MAURO BOLOGNINI (1923-2001), SCÉNARISTE, RÉALISATEUR
- Adolfo Celi, Anthony Quinn, Barbara Bouchet, Bruno Ganz, Catherine Deneuve, Claudia Cardinale, Clio Goldsmith, Dominique Sanda, Fabio Testi, Fernando Rey, Françoise Fabian, Gian Maria Volonté, Giancarlo Giannini, Gina Lollobrigida, Isabelle Huppert, Jacques Perrin, Jean-Claude Brialy, Jean-Paul Belmondo, Laura Antonelli, Laurent Terzieff, Lucia Bosé, Luigi Proietti, Marcello Mastroianni, Marthe Keller, Martin Balsam, Monica Guerritore, Mylène Demongeot, Ottavia Piccolo, Rosanna Schiaffino, Tina Aumont
- Mauro Bolognini
- Drame, Historique, Politique
- Mauro Bolognini
- Ennio Morricone
Synopsis
Mauro Bolognini est un très grand réalisateur italien qui est méconnu en France mais aussi en partie en Italie. En France il lui a été fait reproche d’un style maniéré voire ampoulé. Mais c’est confondre esthétisme et mise en scène.
Né à Pistoia une ville au nord ouest de Florence, il suit des études d’architecture. Il se dirige vers le cinéma et devient assistant à la mise en scène du réalisateur Luigi Zampa. Après quoi il vient faire de l’assistanat en France auprès notamment de Jean Delannoy et Yves Allégret. Puis il retourne en Italie pour s’atteler à la scénarisation.
Il commence par mettre en scène des comédies sans grand éclat. Mais sa rencontre avec Pier Paolo Pasolini va lui donner de la matière. Un des premiers film marquant est « Marisa la civetta » en 1957 suivi par « Les garçons » (« La notte brava« ) et « Le bel Antonio » en 1959. Mais à partir de « La Viaccia » avec Claudia Cardinale et Jean-Paul Belmondo, Pier Paolo Pasolini abandonne le compagnonnage de Mauro Bolognini pour réaliser ses propres films.
En 1963 Mauro Bolognini, tourne « La corruption » (« La corruzione« ) avec Alain Cuny, Jacques Perrin et Rosanna Schiaffino, qui donne vraiment les bases de ce que sera son art. Une dissection précise du comportement bourgeois, où les sentiments amoureux sont pervertis par l’argent et le pouvoir. Un des thèmes récurrents de l’artiste.
De 1964 à 1967 il traversera une période pendant laquelle il mettra en scène des sketchs de films dont la production italienne a le secret. Parmi ces films le plus célèbre est sans contexte « Les sorcières » (« Le streghe« ).
« L’assoluto naturale » et « Ce merveilleux automne » (« Un bellissimo novembre« ) en 1969 marquent le retour du maître au long métrage. A partir de ces film Mauro Bolognini fera appel au musicien Ennio Morricone dans la plupart de ces films suivants, permettant au maestro de signer parmi ses plus belles compositions musicale pour le cinéma.
A partir de ces deux films il devient le cinéaste de « la femme bourgeoise ». Ses aspirations, sa volonté de s’émanciper jusque par le meurtre.
1971 Mauro Bolognini fait appel au chanteur Massimo Ranieri, et aux actrices Ottavia Piccolo, Tina Aumont et Lucia Bosè pour incarner un ouvrier « Metello » entouré de femmes de conditions différentes et dans un contexte de révolte sociale. Première grande reconstitution avec de superbes costumes une lumière signée du grand photographe du cinéma italien Ennio Guarnieri. Le thème musical de Metello est décliné avec des orchestrations et des tempi variés. Un must de la musique d’Ennio Morricone.
Le film reçoit divers prix parmi lesquels le David di Donatello en tant que meilleur film et un Prix d’interprétation à Cannes. Pour Ottavia Piccolo ce film sera son plus grand succès public. Son sens de l’image dû à sa formation d’architecte et sa grande technique donnent à Mauro Bolognini une griffe unique et reconnaissable dans ses futures grandes reconstitutions de l’époque du XIXème siècle, sa période favorite pour dépeindre une bourgeoisie alors à son apogée.
En 1972 il tourne le dos à sa production précédente pour faire un film tout à fait contemporain et quasi documentaire des années de plomb qu’initie l’Italie au début des années 1970. Ce film est « Chronique d’un homicide » (« Imputazione di omicidio per uno studente« ).
1974 retour au drame bourgeois par le biais d’un fait divers réel du XIXème siècle entre Suisse et Italie. « La grande bourgeoise » (« Fatti di gente perbene« ). Le film bénéficie à son générique d’une formidable distribution: Catherine Deneuve, Giancarlo Giannini, Fernando Rey et Tina Aumont. Le film recevra le Davide di Donatello en tant que meilleur film. Somptueuse bande originale d’Ennio Morricone.
Mauro Bolognini est à l’apogée de la reconnaissance critique qui lui reprochera par la suite être un sous Luchino Visconti. Qualification hâtive, malheureuse et injuste.
1975, avec le film « Liberté, mon amour… » (« Libera, amore mio…« ) il réalise le beau portrait d’une résistante au fascisme servi par une Claudia Cardinale magnifique. Mais le montage elliptique du film nuit à son homogénéité.
La même année sort « Vertiges » (« Per le antiche scale« ) dans lequel Marcello Mastroianni interprète un psychiatre dans les années 1930 qui fait des recherches sur la folie sur les sujets féminins, persuadé qu’il s’agit d’une sorte de virus qui s’installe dans le sang. Mais la folie collective guette le monde avec la montée du fascisme. Françoise Fabian, Marthe Keller, Barbara Bouchet, Lucia Bosè et Adriana Asti entourent ce professeur
Une année après sort sur les écrans « L’héritage » (« L’eredità Ferramonti« ). Au générique: Anthony Quinn, Dominique Sanda, Fabio Testi et Luigi Proietti. Histoire d’un homme ayant fait fortune et qui voit ses enfants qu’il méprise être incapable de faire fructifier la fortune. Un de ses fils épouse une jeune femme qui devient la maîtresse d’un des frères et du père dans un but arriviste de capter l’héritage… Très grand film sur la puissance corruptrice de l’argent et les mœurs perverties de la classe bourgeoise italienne à la fin du XIXème siècle. Comme dans « La grande bourgeoise« , et « Vertiges » c’est encore Ennio Guarnieri qui signe la photographie très précieuse du film et Ennio Morricone la musique.
1981 Mauro Bolognini signe « La dame aux camélias » (« La storia vera della signora alle camelie« ). Avec Isabelle Huppert dans le rôle titre,mais aussi Gian Maria Volonté, Bruno Ganz, Fabrizio Bentivoglio et Clio Goldsmith. Si le film ne donne pas tout ce que l’on pouvait en attendre il n’en est pas moins un film encore d’une précision remarquable sur la reconstitution du Paris du milieu du XIXème siècle. La musique d’Ennio Morricone est des plus somptueuses qu’il ait jamais composées.
5 années plus tard il tourne « La vénitienne » (« La venexiana« ) film aux images érotiques assez nombreuses. Le film s’inspire d’une œuvre théâtrale anonyme du XVIème siècle écrite en majeure partie en langue vénitienne mais dans laquelle on y retrouve du lombard (milanais et bergamasque) ainsi que de l’italien. Au générique Laura Antonelli et Monica Guerritore, Jason Connery et Claudio Amendola. Le film est un peu ennuyeux mais une fois encore Ennio Morricone fait des prouesses.