Synopsis
Après les attentats du 11 septembre 2001 qui ont anéanti les tours du World Trade Center ainsi qu’endommagé une partie du Pentagone, l’homme le plus recherché au monde est Ben Laden. Après l’invasion de l’Afghanistan et la bataille de Tora-Bora par les troupes américaines, des centaines de prisonniers sont faits parmi les membres d’Al Qaida transférés sur la base cubaine de Guantanamo ils sont torturés. Après plusieurs semaines d’interrogatoires poussés, un prisonnier finit par lâcher une piste. Celle de Abu Ahmed Al-Kuwaiti messager de Ben Laden. La traque reprend avec l’agent Maya de la CIA comme fer de lance…
CRITIQUE
Film touffu, et historiquement bien renseigné.
Kathryn Bigelow spécialiste du film commercial et bodybuildé est ici dans son élément. Elle sort de la production de « Démineurs » (« The hurt locker« ) (2009) 6 fois oscarisé et vainqueur de plusieurs prix à travers les festivals du monde.
Le scénario sur la traque de Ben Laden était déjà prêt, mais sa mort le 2 mai 2011 suite à l’opération « Neptune’s Spear » oblige le scénariste Mark Boal à remanier sa copie.
Le film a au moins deux mérites : Il met en avant la pratique de la torture dans la base de Guantanamo, et sa relative efficacité, il souligne aussi que le but de l’opération « Neptune’s Spear » (Opération Trident de Neptune) était la liquidation physique de Ben Laden. Il n’a jamais été question de le capturer. En fait la mort du terroriste était décidée bien avant que l’on découvre sa planque à Abbottabad au Pakistan.
Là où le film de Kathryn Bigelow est moins précis c’est sur les relations americano-pakistanaises qui justifient une expédition américaine sur un pays souverain et allié des Etats-Unis.
Il est aussi assez vague sur les considérations politiques de l’administration Bush Jr. Puis sur celles de l’administration Obama. Seule la fin de la torture décrétée par la nouvelle administration démocrate est réellement abordée dans le film.
Cependant le film est très intéressant à voir.
Il permet de souligner les atermoiements de la CIA face aux attentats qui succèdent à ceux du 11 septembre et qui semblent imprévisibles. Et aussi son manque de résultat en terme de « cibles » à éliminer.
Scénario solide, casting irréprochable, réalisation carrée à la technologie de pointe, et entertainment préservé malgré la lourdeur du sujet. Le film est une belle réussite. On pourra reprocher l’assaut du repaire du chef d’Al-Qaida un peu confus, mais le résultat est vraiment satisfaisant.
Alexandre Desplat compose une musique qui soutient bien le film. Il parvient à mélanger rythmes ethniques et mélodie. C’est le frenchie de la musique de film le plus réclamé en ses années 2010. Et pour d’excellentes raisons.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le vol de nuit des deux hélicoptères furtifs vers le Pakistan vers la demeure où la CIA pense avoir « logé » Ben Laden. Séquence spectaculaire et impressionnante de technologie.
L’ANECDOTE
Le casting du film est impressionnant. Non pas par pour ses stars (il n’y en a pas) mais par le nombre de rôles. Plus d’une centaine! Jessica Chastain gagne ses galons d’actrice bankable (sur laquelle on peut miser de grosses sommes d’argent avec la quasi certitudes d’obtenir une belle rentabilité) avec ce film.