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Synopsis

Milan dans une fabrique de métallurgie, Nullo un ouvrier Lombard (nord de l’Italie) et Carmela, ouvrière sicilienne se croisent. Quand l’un embauche l’autre débauche. C’est parceque Carmela sort du travail en pleur que Nullo qui appartient au syndicat proche du parti communiste la perçoit et s’interesse à elle. Carmela joue l’effarouchée mais en réalité elle en pince pour Nullo. Ils flirtent et dés le premier jour s’accordent sur le fait qu’ils sont amoureux l’un de l’autre…

CRITIQUE

Après la splendide comédie à l’italienne « L’argent de la vieille » (« Il scopone scientifico« ) (1972) Luigi Comencini (1916-2007) dont la carrière éclectique n’est plus à démontrer, se dirige avec ce « Delitto d’amore » vers le drame ouvrier virant à la toute fin au mélodrame.
Aidé en cela par le scénariste Ugo Pirro, il ne parvient que partiellement à ménager les différents sujets que le film s’impose. A savoir les rapports entre ouvriers du nord et du sud très difficiles: l’incompréhension entre les moeurs d’influence européenne pour les nordistes et arabe ou plus largement africaine pour les siciliens est totale. Cette incompréhension mine le couple pourtant sincèrement amoureux. A savoir aussi l’impact écologique de l’industrie et sa nocivité pour l’homme.
Comencini et Pirro peinent un peu à suivre ces deux thèmes. Cependant le film tient la distance mais perd de sa puissance au fil du temps de la projection.

Les deux acteurs sont eux au diapason dans cette histoire d’amour contrarié.
Giuliano Gemma qui sort direct du film d’action et de la comédie (peplum puis western italien) surprend dans son premier rôle dramatique. Loin des cascades qu’il affectionne et du film « populaire » qu’il défend avec acharnement, il montre qu’il peut aussi évoluer aisément dans un registre plus dramatique.


Stefania Sandrelli à la beauté sans pareille est une toute grande interprète de la péninsule. Cette même année elle tourne dans « Nous nous sommes tant aimés » (« C’eravamo tanto amati« ) d’Ettore Scola film majeur de la fin de la comédie à l’italienne. Pour ce film elle montre une belle sensibilité et la complexité de la psyché féminine.

Sur le plan formel le film est enveloppé d’un brouillard poisseux dont on imagine qu’il contient bien des substances chimiques nocives dénoncées. La photographie de Luigi Kuveiler (1927-2013) (un des grands et méconnu photographe italien) est parfaite et rend hommage aux deux acteurs.
Le film se développe aussi dans une banlieue délabrée et inconfortable pour finir dans un appartement qui ressemble à un hôpital ou une morgue, entièrement carrelé de blanc. Le travail du décorateur Dante Ferretti est exceptionnel.

Carlo Rustichelli nous fait vibrer avec une musique dont les ressorts dramatiques sont d’une magnifique efficacité.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Carmela a été battu par sonfrère qui ne supoorte pas que sa soeur sorte avec un homme du nord. Carmela dit que c’est son fiancé Nullo qui l’a frappé. Quand Nullo lui demande pourquoi elle dit cela. Carmela lui répond que si elle dit que c’est son frère qui la bat c’est la honte pour elle. Alors que si elle dit que c’est lui, cela la valorise. Nullo est ébahi par la perversité de cet aveu.

L’ANECDOTE

Le film est présenté au Festival de Cannes 1974 en compétition.

NOTE : 14/20

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