VOYAGE A DEUX
- Albert Finney, Audrey Hepburn, Claude Dauphin, Eleanor Bron, Gabrielle Middleton, Georges Descrières, Jacqueline Bisset, Nadia Gray, William Daniels
- Stanley Donen
- Comédie dramatique, Comédie romantique, Road movie
- 1967
- Two for the road
- Grande Bretagne
- Frederic Raphael
- Henry Mancini
Synopsis
Lors d’un troisième voyage en France Joanna et Mark Wallace mariés depuis 12 années font le bilan de leur couple en revenant sur les mêmes lieux que lors de leur deux voyages précédents. Le couple embourgeoisé s’essouffle, les disputes sont nombreuses et le divorce est envisagé…
CRITIQUE
Après un générique signé Maurice Binder (pas le meilleur mais classieux tout de même) sur une musique de Henry Mancini (sa plus belle composition selon le compositeur), on peut dire que le film démarre sous les meilleurs auspices.
Et la suite prouve qu’effectivement ce film est un bonheur permanent.
Un scénario signé Frederic Raphael qui mélange trois voyages en France d’un couple britannique sur 12 années.
Et donc leurs relations qui diffèrent dans le couple à chacun de ses voyages en flash-backs et flash-forwards permanents. Ce qui implique une maîtrise dans la mise en scène et le montage à toute épreuve.
Et c’est le cas! Stanley Donen avec ses maquilleurs, ses costumiers et ses décorateurs indique immédiatement dans quelle époque nous nous trouvons. Le cerveau du spectateur reconstitue tout seul la linéarité du récit sans encombre chaque scène apportant les informations nécessaires pour les resituer rapidement.
Le film semble inspiré par les bons côtés de la Nouvelle Vague : Cet esprit de liberté sans peur du lendemain. Le film fait penser à « Pierrot le fou » (1965) de Jean-Luc Godard. Dans son esprit libertaire mais aussi parce que les deux sont un road movie avec des images soignées aux couleurs vives.
Stanley Donen s’appuie sur un duo d’acteurs formidables.
Audrey Hepburn tout d’abord qui peut encore à 38 ans grâce à son physique frêle et à son minois sur lequel le temps n’a guère laissé de traces jouer la jeune fille à peine adulte.
Nous la voyons tout aussi à son aise dans les scènes de comédie qui illustrent le début de la relation du couple que dans les scènes plus dramatiques qui illustrent les moments de crise du couple. Pourtant l’actrice traverse une crise dans son couple avec l’acteur caractériel Mel Ferrer. Stanley Donen dira d’ailleurs que dans « Voyage à deux » l’actrice jouera ce qu’elle vit dans la réalité.
Albert Finney joue à la perfection le dragueur impénitent et l’architecte surchargé de travail qui bosse même pendant les vacances. Il est celui qui mettra le plus à mal le couple. L’acteur joue en début de relation avec son animalité, pour se métamorphoser en père de famille inopérant et en mari routinier.
Quelques scènes tapent un peu à côté comme les conséquences financières de la destruction de la MG par le feu. De même les scènes de tête à tête entre Georges Descrières et Audrey Hepburn ne méritaient pas tant de développement.
Mais ce film est tellement magique qu’il reste gravé dans un coin du cœur du cinéphile comme un objet rare et beau.
La musique de Henry Mancini est indissociable du film. Le film sublime la musique et réciproquement. Du grand art.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Au petit déjeuner Jackie se réjouit que ses amies aient attrapé la varicelle ce qui lui permettra de finir le voyage avec Mark . Quand Jo (Joanna) déboule en pleine forme pour prendre elle aussi son petit déjeuner avec Marc et Jackie. Quand cette dernière commence à ressentir quelques démangeaisons… Jolie scène de comédie qui réunit la débutante Jacqueline Bisset, Albert Finney qui savoure être convoité et Audrey Hepburn en pleine beauté.
L’ANECDOTE
Troisième et dernière collaboration entre Audrey Hepburn et Stanley Donen après « Drôle de frimousse » (« Funny face« ) (1957) et « Charade » (1963).