VIE PRIVÉE DE SHERLOCK HOLMES (LA)
- Christopher Lee, Clive Revill, Colin Blakely, Geneviève Page, Irene Handl, Mollie Maureen, Robert Stephens, Stanley Holloway, Tamara Toumanova
- Billy Wilder
- Espionnage, Policier
- 1969
- The private life of Sherlock Holmes
- Grande Bretagne, USA
- Billy Wilder, I.A.L. Diamond
- Miklós Rózsa
Synopsis
Londres fin du XIXème siècle. Sherlock Holmes détective privé s’ennuie, il use un peu trop de la cocaïne que lui prescrit son ami le Dr Watson. Alors que Holmes et Watson sont invités à une représentation du « lac des cygnes », après la représentation la quarantenaire danseuse étoile russe propose à Holmes de devenir le père de son futur enfant: Ainsi il aurait la beauté de sa mère et l’intelligence du père. Holmes refuse et devant l’insistance de la ballerine doit sous entendre que sa vie sentimentale est accomplie avec le Dr Watson. De retour chez eux dans la nuit on ramène chez eux une femme sauvée de la noyade dans la Tamise. Elle s’appellerait Gabrielle Valladon (son nom est gravé sur son alliance) mais elle est amnésique…
CRITIQUE
Billy Wilder prend les personnages de sir Arthur Conan Doyle, met un petit bémol à la comédie (il en reste quand même et de la meilleure) pour la substituer à la poésie.
Les images écossaises sont splendides. Les décors d’Alexandre Trauner sont mémorables et parfaits.
Il en profite au passage avec son génial co-scénariste I.A.L. Diamond pour élucider le mystère du monstre du Loch Ness.
Scénario brillant, qui mêle la comédie, le policier et l’espionnage. L’action qui se situe à quelques vingt années avant la première guerre mondiale en montre déjà les prémices. La loufoquerie est aussi présente on trouve dans ce film des nains, des moines trappistes, des châteaux en ruine et des canaris blanchis.
L’interprétation de Sherlock Holmes par sir Robert Stephens dont jusqu’à présent j’avais vu peu (ou pas) de films est impressionnante à vrai dire la meilleure que j’ai jamais vue, véritable clown blanc qui amène la comédie par les dialogues. Mais c’est Colin G. Blakely qui prend le costume d’Auguste et emporte le morceau.
Il est brillantissime en docteur Watson. Personnage dépendant de Sherlock Holmes par la fulgurance de son esprit mais qui ne supporte pas le caractère du détective trop ombrageux, égoïste, et peu enclin à la vie en société. Souvent humilié par son ami mais toujours digne. C’est le personnage vecteur de la comédie de situation.
Geneviève Page interprète un de ses rôles les plus développés au cinéma. Elle est l’atout charme du film et elle n’en manque pas. Elle amène le romantisme et même la petite touche finale de tragédie.
Miklós Rózsa nous sert un grandiose soundtrack. Les visites des châteaux en vélo est un des nombreux grands moments du film la réalisation y est pour beaucoup. Mais la musique est un vrai paquet cadeau pour cette scène somptueuse.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Ilse von Hoffmanstal, quitte l’Ecosse et repart en Allemagne pour utiliser ses talents d’espionne. Elle envoie à Sherlock Holmes qui la suit du regard depuis la chambre de l’hôtel, un message d’adieu (et d’amour?) en morse avec son ombrelle. Très belle image.
L’ANECDOTE
A l’origine le film est bien plus long. De grandes séquences ont été coupées par la production. Certaines scènes ont été réintroduites dans les supports vidéo. Malgré ces mutilations le film reste solide.