Synopsis

Berlin Ouest 1961, C.R. MacNamara le directeur de Coca-Cola company d’Allemagne est frustré de ne pas avoir été choisi comme directeur pour l’Europe. Son rêve est de se retrouver à Londres à diriger le business du vieux continent. En attendant il supporte comme il le peut ses salariés allemands qui ne cessent de se lever à chacune de ses apparitions, ou bien son chauffeur et son assistant qui claquent des talons à chaque fois qu’il leur adresse la parole.  Quand son supérieur aux Etats-Unis lui demande une faveur, notre ambitieux voit une chance pour lui de se faire mousser et d’obtenir le siège tant convoité. Il s’agit pour lui et sa famille d’accueillir sa fille qui vient à Berlin pour 15 jours. Mais au bout de deux mois la jeune Scarlet est toujours à Berlin…

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CRITIQUE

Film fou, fou, fou sur un rythme infernal.
Si la satire flingue à bras raccourci le communisme devenu depuis 15 ans le mal absolu pour les américains, d’une façon plus subtile elle n’épargne pas le capitalisme. Ce n’est pas un hasard si c’est l’entreprise Coca-Cola fleuron des entreprises américaines qui illustre l’entreprise en recherche d’expansion.

I.A.L. Diamond et Billy Wilder adaptent une pièce en un acte du hongrois Ferenc Molnár écrite en 1929 « Egy, kettő, három ». Autant dire que le travail de réécriture fut une vaste entreprise.

Il a fallu intégrer l’affrontement Est-Ouest, la capitale Berlin scindée en secteurs (quand le film sort) la construction du mur de Berlin matérialise le rideau de fer.

Sans parler du recyclage des anciens serviteurs du régime nazi qui se sont fondus (plus ou moins discrètement) dans la nouvelle société allemande.

On peut penser que Stanley Kubrick a bien vu « Un, deux, trois » avant de tourner son « Docteur Folamour » (1964).

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Autant dire que le travail de scénario et de dialogue est colossal. Mais le résultat est à couper le souffle. Le film a pour moteur un rythme effréné, entretenu par la prouesse d’acteur que signe James Cagney. Acteur qui a toujours mis son physique dans la balance dans ses rôles. Ici ses claquements de doigts et son débit des dialogues imposent un tempo au film. La prouesse étant que le film ne baisse jamais dans son intensité comique ni sa vitesse.

Celui-ci tient le rôle d’un clown blanc qui aurait avalé un chronomètre, entouré d’augustes (les seconds rôles) qui l’obligent à prendre une décision toutes les 20 secondes. C’est assez ahurissant mais c’est surtout drôle. Très drôle.

La morale de la fable est assez triste mais tellement réaliste! Que l’on soit un communiste le couteau entre les dents ou un affreux capitaliste, les uns et les autres sont corrompus, et chacun peut-être acheté. Il suffit juste de connaître le point faible (sexe, argent, pouvoir) de l’interlocuteur.

André Previn réorchestre « La danse du sabre » d’Aram Katchatourian et son rythme endiablé pour les nécessités du film. J’eusse préféré un morceau tout aussi endiablé et original.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE 

L’assistant de MacNamara rencontre incidemment un de ses anciens supérieurs durant les années Hitlériennes. Celui-ci ne peut réprimer un salut nazi. A la stupeur de son employeur. Hanns Lothar (1929-1967) est magique tout au long du film. Comme souvent chez Billy Wilder il suffit de voir les prestations de Clive Revill dans « Avanti » (1972), Colin Blakely dans « La vie privée de Sherlock Holmes » ou Joe E. Brown dans « Certains l’aiment chaud« .

L’ANECDOTE 

Pour les amateurs d’Histoire voici un exemple de ce que l’on appelle « la finlandisation » : La Finlande pays frontalier avec l’URSS et non communiste, était durant la guerre froide d’une neutralité, plus ou moins (plutôt moins) consentie. Les gouvernements successifs ne prenaient aucune décision pour leur politique interne ou externe susceptible de vexer son voisin l’URSS. On appelle cela une politique d’autocensure. Comme par exemple de ne pas autoriser la projection de ce film de Billy Wilder. Jusqu’en 1986 ou enfin les finlandais purent le voir en salles.

NOTE : 16/20

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