Synopsis
Ville de Brentwood (Pennsylvanie) une voiture arrive le soir. Elle s’arrête dans une rue déserte. Deux hommes en sortent et entrent dans un restaurant. Ils commencent par montrer leur mécontentement car le restaurateur ne peut pas leur servir les plats sur la carte. Puis ils s’en prennent à l’unique client au comptoir. Tandis que l’un tient en joue le restaurateur, le second enferme le cuisinier et le client. Celui qui reste demande au restaurateur où se trouve Pete Lund car il a l’intention de le tuer. Celui-ci lui indique qu’à l’heure qu’il est il ne viendra sûrement pas. Les deux hommes attendent mais finalement abandonnent leurs otages pour se rendre chez Lund. Les deux hommes en cuisine parviennent à se libérer et le client court chez Lund le prévenir de ce qui l’attend. Il trouve Lund allongé sur son lit. Ce dernier refuse de s’enfuir et attend la mort qui lui est promise…
CRITIQUE
Ce que ne dit pas le générique c’est que l’adaptation de la nouvelle d’Ernest Hemingway si elle est avant tout d’Anthony Veiller, il a été assisté du génial John Huston qui rentre des théâtres de guerre en Europe où il a tourné des reportages sur l’armée américaine, et de Richard Brooks qui avant de tourner quelques grands films a écrit quelques scénarios.
Richard Brooks écrira pour John Huston le scénario de « Key Largo » (1948) un classique du film noir.
Tout cela pour dire qu’à eux trois ils ont écrit un scénario solide basé sur les flashbacks racontés par divers protagonistes et qui rassemblés donnent la compréhension de l’attitude de Pete Lunn sachant que les tueurs le recherchent.
En cela il reprend la recette qu’Orson Welles utilisa pour son premier film révolutionnaire « Citizen Kane » (1941). Un homme enquête sur un autre homme mort et ce sont les rencontres qu’il fait avec les protagonistes de la vie du défunt, qui en flashbacks, permettent à l’enquêteur de cerner le drame en donnant une partie du récit qui imbriqué révèle le mystère.
Bien entendu « Les tueurs » n’atteint pas les sommets de son aîné. Mais bigre que tout cela est rondement mené.
Un récit sec (peut-être même un peu trop) une histoire tendue, un suspens bien mené, une révélation finale et voici de quoi ravir les amoureux de ce genre noir.
Le petit défaut du film est que l’on aurait aimé avoir plus de scènes sur les relations entre Pete Lunn et Kitty Collins. Car le couple Burt Lancaster – Ava Gardner n’est, à mon avis, pas assez souvent réuni, si bien que l’on a du mal à vraiment saisir la passion qui unit Pete et Kitty.
Edmond O’Brien en dépit d’un manque de charisme évident parvient à donner à son personnage teigneux une consistance.
Sam Levene en flic ami d’enfance de la victime est impeccable.
Burt Lancaster dans son premier au rôle au cinéma joue avec bonheur un boxeur déchu qui se tourne vers le gangstérisme pour joindre les deux bouts.
Enfin je regrette le peu de présence d’Ava Gardner dans le film dont la beauté est un réconfort pour l’homme qui voit tant d’horreur chaque jour.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène finale dans cette vaste demeure où le cerveau de tout cet imbroglio est confondu.
L’ANECDOTE
Le film devait être tourné par Don Siegel. Mais le studio préfère s’en remettre au chevronné Robert Siodmak. Don Siegel tournera un remake du film « A bout portant » (« The killers« ) (1964) sur un scénario de Gene L. Coon