Synopsis
Après un accident de voiture dont elle est seule rescapée (son mari compositeur renommé qui travaillait sur un projet musical célébrant l’unification européenne et son enfant sont morts), Julie Vignon de Courcy se retrouve en convalescence à l’hôpital où elle apprend le sort de ses proches. Après une tentative de suicide à laquelle elle renonce, remise sur pied, elle se rend dans sa demeure et décide de tout vendre. Elle appelle Olivier Benoit un collaborateur de son mari et lui propose de venir chez elle lui faire l’amour…
CRITIQUE
Comme tout bon polonais qui se respecte Krzysztof Kieślowski est catholique forcené et cela transpire (ou suinte je laisse le choix) dans son œuvre. Et moi qui ai une grille de lecture athéiste ça m’emmerde vraiment.
J’ai horreur du prosélytisme religieux. D’où qu’il vienne et par quelque moyen que ce soit! Et l’on peut dire qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère pépère.
Dans cette trilogie dont « Bleu » est le premier volet plus que Liberté, Egalité, Fraternité j’y ai vu « au nom du père, du fils et du saint esprit ». J’invite mes lecteurs a compulser la filmographie du réalisateur plutôt éloquente en matière de religiosité…
Pour ce qui est donc de la Liberté pour Kieślowski et ses scénaristes le concept semble plus brumeux ou immensément subtil. Ce qui serait surprenant vu les gros sabots chaussés par les uns et les autres.
Heureusement il y a Juliette Binoche dans tous les plans. Elle remporte un César pour ce rôle.
Si le film n’interpelle donc pas ma fibre chrétienne il rassérène mes yeux. Le travail du photographe est remarquable, et ce bleu funèbre qui entoure la jeune veuve est d’un bel effet.
La musique de Zbigniew Preisner est quant à elle tout à fait pompeuse et ampoulée et effectivement digne de sa destination dans le film : plaire aux dirigeants de l’Europe. N’étant pas un de ceux-ci elle m’a plutôt brisé les tympans!
Qu’à cela ne tienne le film a été couronné à la Mostra de Venise Lion d’or et coupe Volpi pour Juliette Binoche qui ramassera aussi un César, Prix Goya du meilleur film européen.
Le film trouve un beau succès auprès du public. Personne n’est parfait!
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’accident de voiture hors champs. Le réalisateur filme un gamin sur le bord de la route. Qui voit passer la voiture un peu vite et l’entend se prendre le seul arbre de la contrée dans un grand fracas de tôle et de verre. Scène qu’aurait personnellement vécu (en tant que témoin d’accident) le réalisateur.
L’ANECDOTE
Deux autres films suivront « Trois couleurs : Blanc » et « Trois couleurs : Rouge« .