TRÉSOR DU PENDU (LE)

Synopsis

Quelques années après la fin de la guerre de sécession, dans une petite ville de l’Ouest du pays, Clint Hollister un prisonnier est aidé par un ami Jake Wade pour s’évader. Clint Hollister blesse trois hommes. Et les deux fugitifs s’enfuient dans la montagne. Quand Jake Wade est assuré qu’ils on semé leur poursuivant, il annonce à Clint Hollister que leur chemin se séparent ici. Qu’il vient de payer la dette qu’il lui devait et qu’il lui fait cadeau du cheval et de l’arme. Clint Hollister réclame alors sa part des 20000$ volés il y a des années. Jake Wade dit qu’ils sont enterrés et qu’il n’y a pas touché. De retour chez lui Jake Wade reprend son travail de Marshal…

CRITIQUE

Tout d’abord déplorons le titre français calamiteux : car de pendu il n’y en a point!

Western de John Sturges (1910-1992) ultra classique et robuste.
Pas un chef d’œuvre, mais pas loin.

La confrontation des deux anciens complices dans les rocheuses est rugueuse à souhait. Les seconds rôles notamment Henry Silva et Robert Middleton sont très bons.
Bien entendu Richard Widmark (1914-2008) en méchant est magnifique. Ce rôle de méchant lui va à la perfection et tient une bonne place dans sa galerie de pervers et de dévoyés.
Robert Taylor (1911-1969) est un chouïa pâlichon face à lui.
Le spectateur notera que celui qui a la chemise noire n’est pas le méchant du film. Bien que son passé n’ait pas la blancheur du linge sorti de la machine.

Le film est agréable, le scénario de William Bowers d’après un roman de Marvin H. Albert est carré, mais fouillé dans les relations entre les deux principaux antagonistes. Si certains seconds rôles sont sacrifiés (à la limite de la figuration), ceux interprétés par Henry Silva et Robert Middleton ont des choses à défendre. Et leur relation complexe avec le chef de la bande donne du corps au récit.

Certains décors naturels dans les montagnes sont somptueux et le cinémascope magnifie les images.
Le dernier quart du film dans le village fantôme est passionnant de bout en bout.

Le film souffre un peu sur ses scènes tournées en studio qui sont techniquement moins réussies avec un écho malveillant dans la prise de son. De même le Métrocolor (en fait l’Eastmancolor de Kodak à la sauce Metro Goldwyn Mayer) ne valorise pas les scènes tournées en intérieur. Elles manquent de contraste et offrent des couleurs ternes.

On peut dire qu’avec « Sept secondes en enfer » (« Hour of the gun« ), « Le trésor du pendu » est le meilleur western que John Sturges ait tourné.

La musique de Fred Steiner est une réussite à signaler.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le duel final dans le village fantôme où les deux hommes se tournent autour avant de se retrouver face à face. Très bonne scène de duel.

L’ANECDOTE

Le contrat de Robert Taylor avec la MGM s’éteint avec « Traquenard » (« Party girl« ) de Nicholas Ray tourné lui aussi en 1958. Robert Taylor continuera de tourner pour le cinéma et la télévision. Il décède d’un cancer en 1969 à 58 ans.

NOTE : 15/20