Synopsis
Claire Conti est une jeune mère de famille ayant la trentaine. Elle a deux petits enfants et les amène à l’école. Elle a donné 12 euros à une famille pour payer une sortie scolaire. Mais la mère de famille lui rend la son argent. On retrouve Claire dans le cadre de son métier. Elle est juge d’instance au tribunal de Lyon. Parmi ses dossiers ceux du surendettement des personnes. Ce jour là c’est Céline la mère de famille qu’elle a voulu aider qui se présente à la barre. Son ex mari a contracté des crédits à la consommation et prise dans l’engrenage et les menaces elle a du en contracter d’autres pour rembourser les premiers. Claire déboute la société de crédits. Mais son jugement est invalidé. Claire fait appel à un juge qui lutte depuis des années contre ces sociétés, parallèlement elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer au cerveau de manière irréversible et que ces jours sont comptés…
CRITIQUE
C’est plutôt la déception qui m’étreint après avoir vu ce film.
Dommage car jusqu’à présent j’étais vraiment ravi après avoir vu chacun de des films de Philippe Lioret. Comédies ou drames, il traçait son petit bonhomme de chemin avec sensibilité.
Mais ici ce film, qui est une adaptation libre d’un roman d’Emmanuel Carrère « D’autres vies que la mienne » qui brasse le thème du surendettement ajouté à celui de la maladie devient trop pesant pour un film.
Il y avait de quoi faire deux films.
Un mélodrame avec Claire atteinte de la maladie; et une comédie « façon Pierre Jolivet » comme « Ma petite entreprise » (1999) ou « Filles uniques » (2003) avec deux petits juges contre les banques de crédits à la consommation.
Les deux pans de son récit sont frustrants car insuffisamment développés l’un et l’autre. De plus le film contient un problème de calendrier de taille. La lenteur judiciaire est totalement incompatible avec le peu de mois de vie qui restent à Claire pour que tout coïncide.
En 5 mois les scénaristes veulent nous faire croire qu’il y ait eu jugement-dessaisissement du dossier-nouveau jugement-appel-cassation-et intervention de la Cour de Justice Européenne…
Le film ne trouve pas ses marques et développe un discours empesé et roboratif. Philippe Lioret a perdu ce qui faisait la force de son film « Welcome » (2009) par des dialogues redondants par rapport à l’image et des situations prévisibles.
Dommage car les deux acteurs principaux sont superbes.
Marie Gillain, le visage émacié, donne de sa personne, et Vincent Lindon par son physique fatigué en impose! Les deux acteurs nous évitent l’ennui.
A voir si l’on est en pleine euphorie, le film se charge de vous mettre le moral dans les chaussettes!
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Stéphane sait comment coincer les sociétés de crédit. Il se rend chez Claire. Mais il ne lui soumet pas la solution. Il la laisse la trouver par elle-même. C’est là que l’on aime Philippe Lioret quand il donne de l’âme à ses personnages.
L’ANECDOTE
Philippe Lioret a commencé en tant que technicien du son sur « Y a t-il un français dans la salle ? » (1982) de Jean-Pierre Mocky.