Synopsis
Los Angeles 1995, un T-800 et T-1000 arrivent sur terre. Le premier avec mission de protéger John Connor pré-ado adopté par une famille dont la mère est enfermée en hôpital psychiatrique de la prison, pour avoir tenté de détruire l’usine d’ordinateur Skynet. Le second modèle techniquement supérieur pour tuer John Connor. Ce dernier est voué à devenir le futur général chef des résistants lors de la future la guerre contre les machines…
CRITIQUE
James Cameron signe un film techniquement irréprochable, qui met un point d’honneur à divertir les spectateurs avec brio. Avec un montage au cordeau, des scènes d’action dantesques et des effets spéciaux qui à l’époque étaient épatants.
Reste que « Terminator 2 » a de sérieux soucis de cohérence avec « Terminator » (« The terminator« ) (1984) lui aussi réalisé par James Cameron. Cette suite n’était pas du tout prévue, et le film sent (fortement) la transpiration des scénaristes qui ont du passer de sacrées nuit blanches et s’arracher quelques poignées de cheveux à vouloir livrer une suite cohérente là où il n’y avait pas lieu, le premier film étant bel et bien achevé.
Cela sent surtout le coup financier pour la société de production Carolco qui a besoin de renommée et d’une assiette financière suffisante pour rivaliser avec les grands studios.
Aussi vite vu aussi vite oublié, on retiendra quelques morceaux de bravoure ici et là, on retiendra aussi l’obstination étrange du T-800 et de la mère de John à vouloir flinguer le T-1000 au pistolet ou au fusil à pompe tout au long du film.
On retiendra aussi la pudibonderie qui oblige à filmer en plan américain Arnold Schwarzenegger nu comme un ver dans le bar à motards.
Le film manque aussi d’humour. A part un « Hasta la vista baby » et un « No problemo » (douteux sur le plan de la langue espagnole). Là où « L’arme fatale » (« Lethal weapon« ) (1987) et « Piège de cristal » (« Die hard« ) (1988) réussissent un cocktail parfait d’action et d’humour, le film de James Cameron échoue en grande partie.
Tout cela est bien trop sérieux alors que l’histoire qui nous est proposée n’en mérite pas tant.
Arnold Schwarzenegger joue son rôle prototype : Mâchoires carrées, épaules larges, force décuplée et en mode sauvetage du monde.
Linda Hamilton s’en sort pas mal face à la star Schwarzie. Elle arrive même à obtenir des scènes rien que pour elle (dans l’asile psychiatrique, ou dans la propriété de l’informaticien) dans lesquelles elle montre qu’elle a une belle palette. On s’étonne que sa carrière au cinéma ce soit au final si peu développée.
La musique de Brad Fiedel épouse le propos du film jusqu’à imiter les sons industriels. C’est lassant à la longue.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La poursuite de la moto par un camion conduit par le T-1000. Tous deux suivis par le T-800 sur une autre moto. Une fois de plus le Los Angeles River avec ses rives et son lit bétonnés qui se transforme en plateau de tournage et une fois de plus pour une course poursuite. Celle-ci est sûrement la plus spectaculaire de toutes, la plus onéreuse sans doute.
L’ANECDOTE
Tenue par les sieurs Mario Kassar et Andrew G. Vajna la société Carolco produit en 1980 « Rambo » (« First blood« ) qui deviendra leur poule aux œufs d’or avec les inévitables suites. D’autres films casseront la baraque sous la houlette de Mario Kassar et Peter Hoffman (Vajna ayant quitté Carolco en 1989) : « Total recall » (1990), « Basic Instinct » (1992), « Stargate » (1994). Mais a trop vouloir jouer dans la cour des grands sans avoir les reins vraiment solides, il suffit de deux ou trois films d’affilées qui se vautrent et c’est la fin des haricots!
Ainsi les bides de « L’île aux pirates » « Cutthroat island » (1995) de Renny Harlin « Le dernier cheyenne » (« Last of the dogmen« ) (1995) de Tab Murphy suivi de « Showgirls » (1995) de Paul Verhoeven ont suffi à contraindre le très dispendieux Mario Kassar (qui entre temps a viré Peter Hoffman) à fermer boutique.