Synopsis
Dallas années 1980, Walter Lloyd va voir son fils qu’il n’a pas vu après une fâcherie depuis 3 jours. Il lui signale que sa mère part pour Paris et que ce serait bien d’aller lui dire au-revoir. Tous deux l’accompagnent à l’aéroport ou Donna demande à son fils puis à son mari de se rapprocher. Après une partie de pêche manquée, Walter reçoit un coup de téléphone le prévenant que sa femme a disparu. Père et fils décident de partir pour Paris la rechercher. Mais à l’aéroport un homme menace d’une arme Walter et dans les secondes qui suivent se fait abattre. Les deux Lloyd profitent de la panique pour s’évaporer, Walter ayant au passage pris les papiers et l’arme de l’homme qui l’a menacé. Walter Lloyd ne semble pas être le père de famille tranquille qu’il affiche…
CRITIQUE
Je vais d’abord dire que le film est plombé par une musique de Michael Small des plus inadéquate. Les mélodies passent encore mais alors l’orchestration à base d’orgue électrique « Bontempi »® est une catastrophe qui anéantit le film. Car si une musique ne peut pas faire d’un âne, un cheval de course, ici la musique fait un travail de sape terrible.
Le récit en lui-même bien qu’il ait de grosses invraisemblances peut à la rigueur s’avérer plaisant à suivre. L’histoire d’espionnage avant l’effondrement du rideau de fer contient son lot d’embrouilles, de scènes d’action et de coups fourrés.
Si Gene Hackman est impeccable, si Matt Dillon parvient à hisser son jeu, le réalisateur Arthur Penn (1922-2010) est quant à lui à bout de souffle pour son antépénultième film de cinéma.
Il tourne un scénario qui aurait pu connaître quelques améliorations et sa mise en scène est assez pépère voire pantouflarde.
Cependant il offre quelques scènes dignes d’intérêt.
Seulement la surprise finale n’en est plus une dès que tout le monde entre dans le hangar.
Mais le pire de tout est cette musique, roborative et indigeste qui bousille même le plaisir de voir un excellent acteur tenter de sauver un film noyé par une musique imbuvable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
A la gare de Hambourg ils sont poursuivis par un homme qui leur crie « Mendelssohn » puis en désespoir de cause empoigne un violon à un joueur de rue et joue un morceau du compositeur. Aussi original qu’improbable dans le monde feutré des espions.
L’ANECDOTE
« Target » est la troisième collaboration entre Gene Hackman et Arthur Penn après « Bonnie & Clyde » (1967) et « La fugue » (« Night moves« ) (1975). Hélas la moins bonne.