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Synopsis

Province française années 1970, Adrien Courtois sévère inspecteur des impôts, prend sa retraite, il s’est marié avec une pharmacienne qui détient la fortune du ménage. A son temps perdu, il s’occupe de faire fructifier en bon père de famille le pécule de sa femme. Pendant ce temps le magnat du sucre Grezillo estime qu’il y a trop de sucre sur le marché, il décide de le stocker et d’assécher le marché. Lors d’une visite à un cousin à Paris, Adrien Courtois rencontre Raoul-Renaud Homecourt qui est remisier à la bourse. Celui-ci lui propose d’investir dans le sucre. Le lendemain il l’emmène chez un certain Karbaoui qui spécule sur les matières premières. Après une démonstration magistrale de Karbaoui, Adrien Courtois s’engage sur un lot…

CRITIQUE

« Le sucre » est une fable.

Une fable basée sur l’éclatement d’une bulle spéculative sur cette denrée en décembre 1974, le film est une charge féroce contre la bourse, les banques et l’Etat français qui laissent faire puis, fontt éponger les dettes par les petits porteurs et les contribuables.
Cela vous rappelle quelque chose? Eh oui! Jacques Rouffio et son scénariste Georges Conchon, prévenaient déjà dans ce film contre la spéculation aveugle qui ne pense qu’à faire des bénéfices.

Bien sûr le film est une satire, le trait est gros et les caractères très marqués.
Et l’on rit beaucoup aux malheurs de ce pauvre Adrien Courtois (formidable Jean Carmet) qui tente de sauver par tous les moyens ses placements hasardeux.
Il est aidé par Raoul-Renaud Homecourt (interprété avec emphase par Gérard Depardieu) un peu noble mais surtout voyou, comme si le héros du film de Bertrand Blier « Les valseuses » faisait irruption dans le monde de la bourse avec sa même rudesse et ses mêmes pulsions sexuelles.

Le buddy movie fonctionne à merveille car le contraste physique entre les deux personnages principaux est fort, les personnalités opposées, mais tous deux ont le même but.
Michel Piccoli crâne rasé et sourcils épais est filmé la plupart du temps en contre plongée ainsi son personnage est-il plus qu’imposant. Belle brochette de seconds rôles Roger Hanin et Claude Piéplu en tête.

Les dialogues sont percutants et méchants, car tout ce beau monde se déchire, et lorsqu’ils ont fini de se battre entre eux alors ils se retournent contre les faibles: « Les banques ne paieront pas, mais monsieur Grezillo qui touche 33 milliards, 33! Lui sera payé recta par l’Etat. Car l’Etat va payer, et vous vous allez payer. Deux fois! Comme spéculateur et c’est bien fait! Et comme contribuable…« 

On dit que l’histoire ne repasse jamais deux fois les mêmes plats, mais le menu des petits est bien peu varié!

Philippe Sarde signe une musique sautillante pour améliorer l’ordinaire!

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le dîner entre banquiers, boursicoteurs et magnat du sucre est un moment fabuleux. Ils en sont au constat lamentable d’une faillite générale. 4 banques sautent. Grezillo s’exclame « Petits joueurs, petit voleurs petits rapaces, il leur fallait le dernier p’tit sous, encore un p’tit sous, ils ont joué avec l’argent des clients et Grezillo se marre…« 

L’ANECDOTE

C’est sur ce film qu’est née l’amitié indefectible et quasi légendaire dans le cinéma français entre Jean Carmet et Gérard Depardieu.

NOTE : 15/20

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