Synopsis
Boston 1976 dans un commissariat, un prêtre a été arrêté, et est interrogé. Un ponte de l’église locale discute avec les parents dont l’enfant a subi des violences sexuelles de la part du prêtre. Ce dernier est relâché et consigne est donné aux policiers présents de ne pas ébruiter ce qui vient de se passer. 2001 le journal Boston Globe se dote d’un nouveau rédacteur en chef, Martin Baron, au sein de la rédaction. Pour relancer le journal Martin Baron veut frapper un grand coup. Il convoque Walter Robinson chef d’une petite cellule d’enquêteurs nommée « Spotlight ». Il lui demande de cesser les recherches actuelles de l’équipe pour se pencher sur d’éventuelles turpitudes sexuelles de prêtres de la ville couvertes par la hiérarchie catholique…
CRITIQUE
Dire de « Spotlight » qu’il est digne du film de Alan J. Pakula « Les hommes du président » « All the president’s men » (1976) est sûrement exagéré. Là où le second est un chef d’oeuvre, le premier est un bon film. Dans « Les hommes… » il y avait une dimension paranoïaque que ne contient pas ce film.
Cependant « Spotlight » ne démérite pas. Film récompensé aux Oscars notamment pour son sujet. Plus que la pédophilie qui a sévi dans les écoles et collèges de Boston de la part de prêtres catholiques, il s’agit à mon avis de la mainmise de l’Église catholique sur les mentalités de la bourgeoisie qui détient les pouvoirs politiques, au point de faire de la hiérarchie de l’Eglise catholique une caste d’intouchables.
Car à Boston celle-ci fagocite tout: l’éducation, la police, la justice, les hôpitaux, la mairie… Sa force : une sorte de chantage sur les esprits (et les âmes) et un pouvoir financier impressionnant.
On pouvait avec le film de Sidney Lumet « The verdict » (1982) (un autre chef d’oeuvre) toucher du doigt cette puissance phénoménale qui permet la quasi impunité.
Mais à la différence des films de Pakula et Lumet, le film ne dégage pas une puissance et un intérêt digne des deux autres. Ici l’enquête est assez linéaire sans grand rebondissement, sans scène véritablement marquante.
Mark Ruffalo qui tient le premier rôle m’a paru un peu terne. Le personnage tenu par Michael Keaton aurait mérité d’être un peu plus développé. Stanley Tucci est toujours impeccable.
La réalisation est plutôt plate. Certes il n’aurait pas fallu qu’elle phagocyte le film et son sujet. On remercie donc Tom McCarthy d’avoir évité de faire trembler sa caméra pour faire « plus vrai ».
La musique de Howard Shore est elle aussi assez passe-partout. Dommage.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’intertitre final qui nous apprend que Bernard Francis Law, Cardinal de Boston qui a largement couvert les exactions de ses prêtres pédophiles, après avoir démissionné, a été muté en tant qu’archiprêtre en la très prestigieuse église de la basilique Santa Maria Maggiore à Rome.
Plus une promotion qu’une sanction!
L’ANECDOTE
Tom McCarthy qui s’est voulu perfectionniste a éreinté ses acteurs les obligeants à tourner des dizaines de fois les mêmes prises.