SERGENT NOIR (LE)
- Billie Burke, Carleton Young, Constance Towers, Jeffrey Hunter, Juano Hernandez, Judson Pratt, Willis Bouchey, Woody Strode
- John Ford
- Procès, Western
- 1960
- Sergeant Rutledge
- USA
- James Warner Bellah, Willis Goldbeck
- Howard Jackson
Synopsis
Mary Beecher vient de l’Est et retourne en Arizona retrouver son père, un jeune officier l’accompagne officier le lieutenant Tom Cantrell mais à la gare de Spindle, celui-ci poursuit son voyage. La gare est déserte, il fait nuit noire et le chef de gare n’apparaît pas. Mary Beecher découvre le cadavre du chef de gare dans la gare, alors qu’elle s’apprête à crier surgit un homme noir qui lui met la main sur la bouche et lui intime l’ordre de ne pas crier…
CRITIQUE
Etats-Unis 1954, la ségrégation raciale dans les écoles publiques devient anticonstitutionnelle.
Le mouvement afro-américain des droits civiques peu à peu pousse vers une déségrégation généralisée ainsi qu’un droit de vote pour les minorités. Mais le chemin est long.
1960 année de la sortie du film, la ségrégation dans les états du sud des Etats-Unis est encore une réalité.
John Ford avec « »Le sergent noir » (« Sergeant Rutledge« ) apporte sa pierre à la déségrégation.
Son héros noir porte beau et est la rectitude et la loyauté même envers un pays qui en a fait un esclave puis l’a affranchi avant d’en faire un de ses fers de lance dans les guerres indiennes à l’ouest du pays dans lesquelles il fait montre d’une grande bravoure.
Bien sûr les éléments et les témoignages sont contre lui, et le peloton d’exécution le guette.
Mais le scénario (magnifique) va s’attacher à démonter les préjugés raciaux et les preuves de culpabilité trop évidentes.
John Ford (1894-1973) filme Woody Strode (1914-1994) de façon admirable. L’acteur déjà grand est d’autant plus immense par la position de sa caméra souvent en légère contreplongée.
Ainsi magnifié il représente l’ensemble des noirs des Etats-Unis d’Amérique qui luttent pour l’égalité.
Le film est à la fois un western et un film de procès. Les deux genres sont très bien développés dans le scénario.
Le western avec ses magnifiques paysages et ses grandes scènes d’action, le procès avec les rebondissements nécessaires.
John Ford n’oublie pas de mettre de la comédie notamment aux dépens du Président du tribunal et lieutenant-colonel Otis Fosgate (très bon Willis Bouchey (1907-1977).
Le titre américain est supérieur au titre français car c’est le nom du sergent noir qui apparait et non sa couleur de peau. Et sur la première affiche originale américaine le sergent n’apparait pas glorifié mais en tout petit en bas à gauche dans une position peu avantageuse.
La surprise des spectateurs n’en sera que plus grande.
La musique de Howard Jackson est anecdotique.
Film très agréable à suivre.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Dans la gare déserte, al nuit une femme attend soudain surgissant de nulle part une main noire se plaque sur sa bouche. John Ford joue ave les préjugés, le spectateur est persuadé qu’il va assister à un assassinat.
L’ANECDOTE
Willis Bouchey a tourné dans pas moins de 12 films avec John Ford.