Synopsis
Nice années 1970, François Rollin un écrivain pour feuilletons télévisés et radiophoniques, cherche l’inspiration sur une plage. Il rencontre Peggy Lister une jeune femme blonde. François Rollin l’aborde et lui explique qu’elle ressemble à l’héroïne du feuilleton qu’il est entrain d’écrire. Mais Peggy ne semble guère sensible au plat que lui sert l’écrivain. Elle monte dans sa mini Cooper et quitte la plage, laissant François Rollin planté là. Peu de temps après, il la retrouve et recommence son cinéma. Après avoir une fois de plus fui l’importun, elle se ravise et le fait monter dans sa voiture…
CRITIQUE
Film inhabituel dans la filmographie du réalisateur qui aborde le drame, lui qui se situe plutôt dans la comédie policière. Après deux échecs retentissants pour le couple Alain Delon – Mireille Darc « Jeff » (1969) de Jean Hermann et « Madly » (1969) de Roger Kahane, ils signent enfin un succès.
Georges Lautner (1926-2013) semble largement s’inspirer des films giallos qui déferlent sur les écrans transalpins. En effet il utilise les mêmes effets de mise en scène : zooms, alternance de musique easy leastening et musique plus stridente, meurtres à l’arme blanche et aussi la nudité de l’actrice.
L’intrigue est plutôt prenante car le scénario laisse très longtemps le doute sur l’assassin. C’est assez bien joué.
Alain Delon fait du Delon : froid comme un serpent, il joue l’ambiguïté sans avoir à en faire des tonnes. Son personnage s’entoure d’hommes de mains plutôt patibulaires qui ajoutent au trouble qu’émet cet avocat amoureux fou de Peggy. On le sent prêt à tout, jusqu’à médire sur celle qu’il aime pour en éloigner ses rivaux.
Claude Brasseur est au début un peu trop hâbleur et fanfaron, son personnage agace, mais le suspens le rattrape et une fois pris au piège le spectateur se trouve plus en empathie avec son personnage.
Enfin Mireille Darc (1938-2017), égérie de Georges Lautner trouve, si ce n’est son meilleur rôle, tout du moins, un de ses 3 meilleurs. Elle montre qu’elle peut être aussi à l’aise dans un rôle dramatique.
Bien sûr Georges Lautner n’était sûrement pas le réalisateur le mieux à même de faire de ce film issu d’un très bon roman de Richard Matheson un très bon film. Il en est cependant un film agréable, malgré un début laborieux, tenu par une intrigue savamment distillée, et des acteurs concernés.
Bonne musique de Philippe Sarde.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène finale étrange à la fois poignante et maladroite. On se dit après visionnage que ce n’est pas telle qu’elle nous est montrée qu’on aurait aimé la voir.
L’ANECDOTE
Dixième film qui réunit Georges Lautner et Mireille Darc.