Synopsis
Dans la région de Marseille, l’oncle Baptiste un épicier qui a recueilli deux neveux à la mort de son frère et les a élevé se plaint que l’un d’eux, Irénée, ne soit pas impliqué dans le commerce. Il loue par contre les initiatives de Casimir le frère cadet d’Irénée qui d’un tonneau d’anchois moisis et gonflés en a fait des « anchois des tropiques » qui ont eu un énorme succès. Mais Irénée est persuadé d’avoir un don pour le cinéma. Il rêve d’être acteur quitte à passer pour un fada. Coïncidence le lendemain au petit matin une voiture des studios de France s’arrête devant l’épicerie en panne. Quand Irénée en pyjama comprend qu’il s’agit d’une équipe de tournage, il l’accompagne jusque sur le lieu de tournage et leur promet de revenir…
CRITIQUE
Un film de Marcel Pagnol c’est quand même le plaisir des dialogues qui sentent bon Marseille et Aubagne. C’est aussi un message humaniste où l’on s’affronte dans la bonhomie.
Cependant ce film contient de nombreux tunnels. D’autant que le meilleur du film sont les vingt premières minutes et le dernier quart d’heure. Car ce sont les dialogues entre Charpin et Fernandel qui font la saveur de l’oeuvre.
Or le film dure quand même 2 heures! Autant dire qu’il y a du remplissage. Des scènes qui semblent bien maladroites, inutiles et redondantes.
Reste que Fernandel est un phénomène comique incroyable et qu’il tient le film à lui seul quand Charpin est absent. Soit les 3/4 du film. Sa scène de déclamation sur les tons divers d’une phrase du code pénal aurait pu être aussi ma sélection anthologique (cf plus bas).
Quant à Orane Demazis, ce n’est pas dans ce film qu’elle fait montre d’un grand talent d’actrice. On pourra la préférer dans « Angèle » et « Regain » où ses rôles sont aussi mieux écrits.
Il en est de même pour la joyeuse bande de techniciens qui se moquent d’Irénée-le Schpountz. Ils sont desservis par leurs dialogues qui tombent à plat, et par leur personnages caricaturaux. Y compris le patron du studio parisien de cinéma dont le caractère est peu vraisemblable.
Il n’empêche que rien que pour les échanges Charpin/Fernandel il faut voir le film.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La grande scène d’ouverture où la famille est réunie à table et parle boutique. Une ouverture de film exceptionnelle. Avec des dialogues brillants et hilarants servis par des acteurs en pleine verve.
L’ANECDOTE
Denier film d’Orane Demazis (1894-1991) avec Marcel Pagnol dont elle est sur le point de se séparer, car le bonhomme est plutôt volage… C’est Marcel Pagnol qui a lancé sa carrière au cinéma grâce aux films « Marius » (1931) de Alexander Korda, « Fanny » (1932) de Marc Allégret adaptations de ses pièces de théâtre. Marcel Pagnol mettra en scène son égérie dans « Angèle » (1934) puis « César » (1936), « Regain » (1938).