Synopsis
Une femme se fait tabasser dans les geôles de Corée du Nord. Elle réfute les accusations d’espionnage. Quelques jours plus tard elle est échangée à la frontière des deux Corées. C’est son ami Mike Krause ainsi que son supérieur Ted Winter de la CIA qui viennent la chercher. Deux ans plus tard Salt (ainsi se prénomme la femme vit à Washington, elle a épousé son ami Mike entomologiste spécialiste des arachnéens). Tout va pour le mieux quand dans les bureaux de la CIA débarque Orlov un agent russe qui par des mises en garde fait soupçonner Salt d’être une taupe russe…
CRITIQUE
On peut dire une chose après visionnage de ce film : Philip Noyce est capable du meilleur « Un américain bien tranquille » (2002) et du pire avec ce « Salt« . Question efficacité dans la mise en scène des scènes d’action il se pose un peu là. Quoique il ait tendance à les rendre un brin confuse. Mais il faudrait que ce cher homme choisisse un peu mieux ses scénarios.
Car celui-ci est vraiment catastrophique. Bien que la première version signée Kurt Wimmer fut destinée à un acteur masculin (on parle de Tom Cruise, Brian Helgeland l’a remanié pour le féminiser), tout cela manque furieusement de crédibilité. Les péripéties se multiplient et aucune ne convainquent tellement elles sont irréalistes.
Le summum étant la bataille rangée dans le 8ème sous-sol de la Maison Blanche avec guerre nucléaire à la clef. Je passe les exploits de la femme espion seule contre une armée d’agents des services secrets qui leur met une branlée à tous et s’en tire juste avec un peu de sueur sous les bras.
Nous sommes loin de « La mort dans la peau » (2003) de Doug Liman et ses deux suites qui semblent être le modèle. Kurt Wimmer avait déjà écrit un assez pénible « La recrue » (« The recruit« ) (2003) de Roger Donaldson et un peu satisfaisant « Que justice soit faite » (2009) de Felix Gary Gray. Autant dire qu’il peut encore faire des progrès dans l’élaboration de ses scénarios et des sérieux!
Comble de malheur c’est à l’inexpressive Angelina Jolie que la production a attribué le rôle d’agent russo-américain (ou l’inverse selon votre humeur). Elle est une fois de plus mauvaise à en pleurer.
Le temps de sécher mes larmes et je vous parle de la musique de James Newton Howard qui nous a composé ici une sommité de mauvais goût bruyant et emphatique. J’ai entendu plus pertinent de sa part.
Bref un film que je recommanderai vivement… à mon pire ennemi!
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Salt tente d’échapper à du beau monde, les agents de la CIA, les services secrets et la police de Washington. Coincée dans un accident sur un pont d’une autoroute elle saute comme une gazelle sur un énorme camion puis passe allègrement sur un camion citerne tout aussi imposant évite les balles d’un tireur qui la tient en joue depuis un échangeur autoroutier puis saute comme comme une fleur sur un camion de transport c’est long et aérien.
C’est surtout très maladroit et crétin.
L’ANECDOTE
Attention planquez-vous « Salt 2 » est en préparation! Ce qui n’est guère étonnant après la fin largement ouverte proposée dans « Salt« . Ce qui l’est plus quand on sait que le film s’est fait étriller par les critiques et que son succès commercial a été plus que relatif.