Synopsis

Naples années 1970 le commissaire Betti arrive en gare (Stazione Centrale) par le train. Il est accueilli par un inspecteur. Alors que celui-ci va chercher la voiture, le commissaire Betti manque d’être renversé. Un homme sorti d’une Rolls Royce l’interpelle et lui dit de faire attention car la ville est dangereuse. Et il part. Cet accueil rempli de menaces c’est O General, chef de la camorra, qui le lui fait. Cela n’empêche pas le commissaire Betti d’appréhender un premier voleur avant même d’avoir mis les pieds dans le commissariat…

CRITIQUE

Deuxième volet des faits (et méfaits?) du commissaire Betti.

Tout d’abord nous noterons l’imagination débordante des traducteurs du titre du film italien en français. Car dans le film il n’est jamais fait mention d’un quelconque jaguar. Pas plus que de la moindre opération casseurs…

C’est le réalisateur Umberto Lenzi spécialiste du film de genre (cape et épée, giallo, western, mais surtout poliziottesco) qui s’y colle. Il y met le rythme nécessaire.

Toujours adepte des méthodes musclées voire expéditives, le commissaire Betti est sensé représenter l’exaspération des italiens face à la violence qui déferle sur le pays depuis la fin des années 1960 et que l’on nommera les années de plomb.
Maurizio Merli (1940-1989)  interprète ce flic mi-Harry Callahan, (« L’inspecteur Harry« ) (« Dirty Harry ») (1971) de Don Siegel mi-Paul Kersey (« Un justicier dans la ville« ) (« Death wish« ) (1974) de Michael Winner.
Si l’acteur donne de sa personne dans les scènes d’action, côté interprétation il est plus que limité. Maurizio Merli est un acteur inexpressif. Et pourtant il fut une icône du cinéma italien pendant 5-6 ans, lorqu’il régnait sur les écrans en tant que super flic.

Les faiblesses de l’acteur principal sont compensées par un rythme effréné et deux courses poursuites en moto à travers la ville de Naples.

La musique de Franco Micalizzi donne elle aussi du rythme aux images, ainsi qu’une petite ritournelle « alla napolitana » sympa.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La poursuite sur le toit du funiculaire. Si Henri Verneuil s’est bel et bien inspiré du poliziottesco pour son film « Peur sur la ville » (1975), il semble qu’Umberto Lenzi ait bel et bien vu le film de Verneuil pour transposer la poursuite sur le toit du métro parisien avec Jean-Paul Belmondo en poursuite sur le toit du funiculaire napolitain.
On y décèle les trois supériorités du film français sur le film italien. Henri Verneuil est bien meilleur qu’Umberto Lenzi pour placer ses caméras, Jean-Paul Belmondo est bien meilleur acteur-cascadeur que Maurizio Merli, enfin le budget du film de Verneuil supplante le film de Lenzi.

L’ANECDOTE

Le scénariste Vincenzo Mannino qui a écrit les scénarios de la trilogie des inspecteurs Betti est  diplomé en Jurisprudence. Il a écrit des scénarios pour son ami Alberto De Martino. Tout d’abord un peplum puis des westerns, des films de guerre pour glisser vers le giallo et enfin le poliziottesco avec d’autres réalisateurs. Dans les années 1980, Vincenzo Mannino est comme l’ensemble de ses collègues complètement largué par la crise qui frappe sévèrement le cinéma italien.
Ses scénarios qui tentent de ressembler à des films mélant aventures et horreur, ne remplissent plus les salles comme au bon vieux temps du poliziottesco.

NOTE : 12/20

 

 

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