Synopsis

Roubaix, Nord de la France, le soir de Noël, le commissaire Yacoub Daoud fait sa tournée. Avec une partie de son équipe il intervient sur un feu dans une courée. Un interrogatoire sommaire des témoins relève que deux voisines qui dans un premier temps refusaient de parler finissent par dire qu’elles ont vu deux jeunes hommes s’enfuir. Ce soir-là un homme vient porter plainte au commissariat pour une agression de deux présumés djihadistes qui l’ont agressé au chalumeau. Un viol a été commis sur une mineure dans le métro. Enfin une adolescente a disparu depuis plusieurs semaines. Le jeune inspecteur Louis Cotterelle, arrivé ce soir-là pour prendre ses fonctions, a en charge l’enquête de l’incendie…

CRITIQUE

Après « L-627 » (1992) de Bertrand Tavernier, « Une nuit » (2012) de Philippe Lefebvre et « L’affaire SK1 » (2014) de Frédéric Tellier, voici un nouveau polar dans le style réaliste voire hyperréaliste.

Le film suit plusieurs enquêtes au début pour se focaliser sur l’assassinat d’une vieille personne et sur l’obtention des aveux de la part des présumées coupables.

Le spectateur ne saura pas ce qu’il en est de l’enquête sur les viols à répétition à Roubaix.

Arnaud Desplechin tente d’ouvrir une nouvelle voie du polar français loin des chemins empruntés par Olivier Marchal « 36 quai des orfèvres » (2004) « Ne le dis à personne » de Fred Cavayé « A bout portant » (2010) qui vise l’aspect spectaculaire du genre. Le polar d’Arnaud Desplechin est anti-spectaculaire.
Il s’écarte aussi un peu des réalistes nommés plus haut par un aspect plus métaphysique. Ce n’est d’ailleurs pas l’aspect le plus réussi du film.

Roschdy Zem en flic natif qui connaît Roubaix comme sa poche et ses habitants est l’atout majeur du film. L’acteur habitué du genre policier « Fred » (1997) de Pierre Jolivet, « Filles uniques » (2003) de Pierre Jolivet, « 36 quai des orfèvres«  (2004) d’Olivier Marchal, « Le petitrueducine.com-cesar lieutenant » (2005) de Xavier Beauvois, « Go fast » (2008) d’Olivier Van Hoofstadt, A bout portant » (2010) de Fred Cavayé, « Une nuit » (2012) de Philippe Lefebvre, « Mains armées » (2012) de Pierre Jolivet,  livre une belle performance couronnée enfin par un César.


Les deux interprètes féminines principales que sont Sara forestier et Léa Seydoux sont déglamourisées pour jouer ce couple de jeunes femmes alcooliques et désargentées qui tuent leur voisine pour quelques croquettes pour chien et une bière. Elles surprennent par leur naïveté un peu comme Marie Gillain dans « L’appât » (1995) de Bertrand Tavernier.
Les longues scènes où les policiers leur arrachent les aveux sont tellement fortes qu’elles occultent en partie le reste du film.

La musique de Grégoire Hetzel n’est pas un élément qui vient sublimer le tout. Sa discrétion est sa principale qualité.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène où le commisssaire a retrouvé la jeune femme qui avait disparu. Une conversation entre le commissaire et l’oncle de la fille faussement badine a pour but de redorer le blason de la famille pour la fille. Belle scène humaniste.

L’ANECDOTE

Le film est tiré d’un matériel audiovisuel déjà existant. Un documentaire d’un certain Mosco Boucault intitulé « Roubaix, commissariat central » dans lequel les véritables assassines avouent leur meurtre.

NOTE : 12/20

 

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