Synopsis
René est un vieil inspecteur qui préfère patrouiller sur le terrain que rester derrière un bureau. Normal il en tire profit. Il est pourri jusqu’à la moelle, extorquant les délinquants, les laissant faire leurs petites magouilles, et jouant au chevaux. Son acolyte Pierrot ne vaut guère mieux. Mais un soir où ils piquent la recette d’un mac, l’affaire tourne mal et René propose à Pierrot de l’arrêter lui promettant de s’occuper de lui quand il sera derrière les barreaux. Pierrot en taule, il est remplacé par un petit jeune qui sort de l’école des inspecteurs. René essaie de le faire participer à ses magouilles, mais François Lesbusches est incorruptible…
CRITIQUE
A mon humble avis le meilleur film de la filmographie de Claude Zidi qui n’est pas des plus brillantes.
Le réalisateur sort d’un « Banzaï » (1983) assez calamiteux. Peut-être comprend-il qu’il est temps de chercher une autre inspiration. Il se tourne donc vers la comédie policière et fait confiance à un ex-flic Simon Michaël qui se reconvertit à l’écriture. Cette bouffée d’air frais dans son cinéma sclérosé lui est profitable. A tel point qu’il reçoit le César du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Cela ne durera guère. Après un calamiteux « Les rois du gag » (1985), il tournera le bon « Association de malfaiteurs » (1987) toujours avec à l’écriture, Simon Michaël et l’étrange comédie dramatique « Deux » (1989) sans l’ancien policier. 5 ans de quasi grâce.
Le film a bien quelques défauts, le majeur étant qu’il y manque une histoire qui fasse office de colonne vertébrale. Il y en a une qui montre le bout de son nez en pointillé avec ce vaste trafic de drogue. Il aurait juste fallu lui donner plus de présence au long du film.
Le film est donc une suite de saynètes adroitement mises bout à bout dans lesquelles Michaël et Zidi explorent tous les cas de figure auxquels lesquels les flics pourris peuvent être confrontés.
Outre un scénario bien plus élaboré que les précédents, la distribution est elle une réussite complète.
Philippe Noiret est génial en flic ripou.
Thierry Lhermitte en jeune encore dans le moule théorique de l’école est tout aussi magnifique.
Et Julien Guiomar une fois de plus fait un numéro de haute volée.
On rit beaucoup avec ce buddy movie. Le contraste du vieux ripou et du jeune vierge de toute expérience est une belle réussite.
Le film est truffé de seconds rôles croquignolets du Paris du quartier Barbès qui ajoutent au charme du film.
Pour couronner le tout Francis Lai décoche une musique qui frappe l’oreille et le cerveau directement. On sort du film en sifflotant l’air du film. C’est chouette!
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
René a laissé un fou entre les mains de François qui dans un rapport veut dénoncer les méfaits de son collègue. Le fou se cogne contre la table, l’armoire ou les murs. Quand René et leur supérieur entrent dans la pièce le fou a la tête en sang. René lui explique que pour tabasser les prévenus il ne faut pas qu’il y ait de trace ni de sang. Pour cela rien ne vaut le bottin du téléphone. Un bon coup sur la tête et ça rend coopératif tout récalcitrant.
L’ANECDOTE
Le film fut un gros succès dans les salles. Claude Zidi a cru bon de lui adjoindre deux suites. « Ripoux contre ripoux » (1989) moins bon mais encore supportable et « Ripoux 3 » (2003) nanar inutile.