Synopsis
Stéphane Monnereau est flic un peu border line. Après une arrestation où il met en danger la vie d’une victime de prise d’otage, il décide contre sa hiérarchie de se mettre quelques jours au vert. Son couple bat de l’aile, avec son fils il n’a aucune patience. Il a donc l’intention de resserrer ses liens avec sa famille. En chemin, sa voiture tombe inexplicablement en panne. Stéphane Monnereau, Valérie sa femme et Théo son fils se font amener par un pick-up à la station service la plus proche. Mais le comportement du conducteur qui reluque un peu trop sa femme agace Stéphane. Le temps qu’avec un garagiste il retourne à sa voiture, que celle-ci démarre aussi inexplicablement qu’elle s’était arrêtée, quand il revient à la station seul Théo est à l’attendre. Valérie a disparu. L’enquête commence…
CRITIQUE
Franck Mancuso n’est pas le premier ex-flic à se convertir au cinéma.
Roger Borniche co-scénariste de « Flic story« , Simon Michaël co-scénariste de « Une nuit« , Olivier Marchal en sont les exemples les plus célèbres. Avec ce dernier il a écrit le scénario de « 36 quai des orfèvres« .
Leur expérience du terrain a permis de faire des films plus proches de la réalité policière. Et chaque génération apporte une nouvelle vision de l’évolution dans les enquêtes policières, mais aussi de la perception de la violence.
Franck Mancuso cherche à s’inscrire dans cette nouvelle veine réaliste du film policier.
Mais avec ce film il a du mal.
Non pas que sa description du fonctionnement de la police soit mauvaise ou erronée. C’est juste que son personnage principal est antipathique et donc n’incite pas le spectateur à l’empathie. Ce qui est assez primordial dans ce genre.
De plus le dénouement est plutôt décevant. Tout n’y est pas très clair. Quid du chef d’entreprise véreux? De quel trafic était-il le complice ou l’instigateur?
Là où il réussit le plus c’est dans sa description des différences entre un policier ultra urbain et un gendarme de Lozère (département éminemment rural et à la densité de population extrêmement faible).
Pascal Elbé tire bien mieux son épingle du jeu qu’Yvan Attal enfermé dans ce personnage antipathique. Son gendarme (loin d’être débonnaire) a une façon de fonctionner bien différente du flic tout feu tout flamme et peu encombré par les procédures qu’il ne respecte pas.
La réalisation de Franck Mancuso est assez sobre ce qui est un bon point.
Cependant le film souffre d’un manque de rythme non pas dans le montage mais dans le scénario. Il manque une ou deux scènes d’action.
Louis Bertignac signe une bande originale assez neutre qui ne nuit pas au récit ni le transcende.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le capitaine et Stéphane Monnereau pensent détenir un suspect. Mais un alibi en béton et un manque de preuves anéantissent en une minute l’espoir de retrouver la femme de Monnereau rapidement. Bonne scène qui changent la donne rapidement.
L’ANECDOTE
Timing serré pour le tournage sept semaines en automne. Certaines scènes ont du être abandonnées par manque de temps. D’où peut-être ce sentiment d’inachevé, mais aussi de production pas très fortunée.