Synopsis
Arsène Baudu est un escroc de bas étage qui pour gagner trois francs six sous doit prendre de gros risques. La preuve il a tenté de fourguer une lanterne de calèche à un couple dont le mari est un ancien flic reconverti dans le privé. Ce dernier, Hyacinthe Camus décide de prendre de l’envergure et avec Arsène Baudu il monte une arnaque à la décoration. Arnaque qui tourne court dès le second client, un certain Alexandre Larsan-Bellac, escroc de haut vol. Voici ce qu’il leur dit pour se les acoquiner : « L’âme des affaires c’est l’abstrait, je n’ai vendu que ça depuis trente ans! Un palmarès de légende! Des références inattaquables! Mis à part le Traité de Versailles, toute l’encyclopédie de la fiction marloupine sort d’ici! (il montre son front) : Les mines de foscao de l’Oubangui, le parking géant des Galàpagos, le métro de la Cordillère des Andes, les chasse-neige de Tamanrasset, le renflouage du Titanic, toute la lyre quoi! » Inutile de dire que les deux zozos se rallieront au flamboyant malfaisant…
CRITIQUE
Ce film qui a bien des faiblesses (un scénario qui patine sérieusement au deux tiers du film, une réalisation bien trop sage), se laisse quand même voir avec un certain plaisir. Les grandes vedettes de ce film sont tout d’abord les dialogues de Michel Audiard dans la lignée des « Tontons flingueurs » (1963).
Ensuite la distribution des rôles est le second moteur de ce film.
Jean Lefebvre, Bernard Blier, et Paul Meurisse exultent dans cette comédie d’arnaque à la française.
Pas d’effets spéciaux, pas ou peu de suspens, le film déroule une arnaque aux actions dont le pigeon est un entrepreneur du BTP qui rêve d’une fortune colossale qui lui permette de côtoyer la haute société.
Michel Serrault qui n’a pas encore l’envergure qu’il acquerra à partir de « Préparez vos mouchoirs » (1978) de Bertrand Blier, parvient à donner à son personnage l’humanité de cet homme qui rêve d’une fortune plus « anoblissante ».
Edouard Molinaro a avoué que pour ce film Michel Audiard l’a beaucoup aidé sur la mise en scène. A tel point que c’était une quasi co-réalisation.
Cependant Michel Audiard n’a jamais été non plus un grand cinéaste.
Michel Legrand écrit une musique adaptée au genre, sautillante et enjouée.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Avec un bagout incroyable Alexandre Larsan-Bellac retourne les deux margoulins venus lui refiler un diplôme d’opérette et les voici partis « à vendre de l’abstrait » à de futurs gogos de la haute société.
L’ANECDOTE
Michel Audiard et Michel Serrault se retrouveront aussi bien sur le plan professionnel que personnel au début des années 1980. Les deux hommes perdront leur enfant dans un accident de voitures. Trois films noirs aux dialogues empreints d’amertume et de désespoir les réuniront : « Garde à vue » (1981), « Mortelle randonnée » (193) (les deux films de Claude Miller) et « On ne meurt que deux fois » (1985) de Jacques Deray.