Synopsis

Après les mandats de Ronald Reagan, une nouvelle élection met à la tête de la Maison Blanche le Président Craig. Jay Killian un vieux de la vieille des Services Secrets se voit lui et son équipe désignés à la protection de Lara Royce Craig la première dame. Celle-ci est une starlette du cinéma épousée par le Craig afin de pouvoir accéder au poste présidentiel. Le jour de l’investiture, entre Killian et la première dame ça clashe. Celle-ci veut brider sa protection et prend en grippe Jay Killian. Mais lors de l’arrivée en voiture décapotable de la première dame, un incident avec une moto dont le pneu explose et qui prend feu, Killian montre qu’il n’a rien perdu de ses réflexes. La première dame est protégée. Killian pense que ce n’est pas un accident mais une tentative d’attentat…

 

CRITIQUE

Film produit par le groupe Cannon tenu par les sieurs Menahem Golan et Yoram Globus.

Un petit rappel historique sur ce qu’était la société Cannon s’impose:
C’est tout d’abord dans les années 1970 un studio suédois de films pornographiques, jusqu’à ce qu’il soit racheté en 1979 par deux cousins israéliens Menahem Golan (1929-2014) et Yoram Globus. Tous deux ont dans les années 1960 abondamment participé dans la naissance du cinéma israélien notamment par des coproductions européennes. Mais ils ont aussi représenté les intérêts de studios américains en Israël, Warner, Universal, Paramount…
Ces deux là comprennent vite que la vidéo est un marché essentiel pour l’industrie du cinéma. Ce sera leur fer de lance (financier) de leur industrie avec la pré-vente des films.
Il signent des contrats avec des acteurs spécialistes du film d’action mais en perte de vitesse (Chuck Norris et Charles Bronson) ou des  professionnels d’arts martiaux sur la pente ascendante à Hollywood (Michael Dudikoff, Jean-Claude Van Damme).
Mais le souci principal de ce studio indépendant est sa capacité à rassembler du cash pour investir dans des films. Ils tournent donc très vite des films avec des budgets très réduits. Résultat, les scénarios sont bâclés, les castings autour des têtes d’affiche sont peuplés d’inconnus aux talents relatifs, et pour rentabiliser les matériels et les lieux de tournages ainsi que les acteurs ils tournent beaucoup (trop?) Jusqu’à 43 films en 1986!
Ils se spécialisent donc dans des films d’action à base d’arts martiaux lançant la mode des Ninja (« Enter the Ninja » « Revenge of the Ninja« , inspirés de succès des grands studios comme « Rambo » (« Missing in action, « Missing in action 2« ), de « Robocop » (« Exterminator 2« ), ou en poursuivant des sagas « Un justicier dans la ville 2 » (1982), « Le justicier de New York » (1985), « Le justicier braque les dealeurs » (1987).
Quant à leur vedette Chuck Norris elle verse dans le film anticommuniste (primaire?) (« Porté disparu » et « Porté disparu 2« , « Invasion USA« , « Delta Force » ).
Les sorties des films sont annoncés comme étant des chefs d’œuvres ou quasiment, les mots employés pour promouvoir les films sont en déconnection totale avec les œuvres elles-mêmes. Forcément les attentes sont déçues. Et le bouche à oreille désastreux. Beaucoup de sorties triomphales finissent en catastrophe industrielle.  Certains (pas tous) sont sauvés par un succès en distribution vidéo.
De temps en temps le studio tente d’élever son catalogue avec des films plus ambitieux. « L’amant de Lady Chatterley » (1981) de Just Jaekin, « Sahara » (1983) de Andrew V. McLaglen, « Les mines du roi Salomon » (1985) de Jack Lee Thompson, « Otello » (1986) de Franco Zeffirelli, « Le roi Lear » (1987) de Jean-Luc Godard, « Rendez-vous avec la mort » (« Appointment with death« )(1988) de Michael Winner.
En même temps Cannon group acquiert des salles de cinéma à travers le monde, surtout en Angleterre. Et aussi des sociétés de distribution. Et encore les coûteux droits de franchise sur Superman puis Spiderman.
Leur trésorerie ressemble à un système de cavalerie bancaire. Ils pré-vendent les films en tournage, l’argent de ces pré-ventes finançant les films suivants, et la grenouille Cannon a peu de chance de devenir aussi grosse que les bœufs M.G.M. ou Paramount.
Mais en 1988 une crise du cinéma les met en péril et les contraint à vendre les actifs du studio.

Donc « Protection rapprochée » ne déroge pas à la règle des productions de « Cannon Group » un scénario bâclé, un casting désertique autour du couple Charles Bronson – Jill Ireland, un film vite tourné mal tourné, pourtant par le réalisateur du meilleur James Bond qui soit « Aux services secrets de sa Majesté » (1969), tout cela pour entrer dans un financement famélique. Et bien entendu une sortie à grand renfort de publicité dithyrambique.

A voir cependant pour l’humour (il y en a!) et le couple Bronson – Ireland qui fonctionne toujours.

Je ne parlerai pas de la musique du film pour ne pas être désobligeant avec messieurs Ragland et McCallum.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’attaque finale du dernier terroriste en scooter des mers. Une catastrophe! Une pièce d’anthologie des scènes d’action ratées.

L’ANECDOTE

Bien entendu le film se vautre.

NOTE : 08/20

 

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