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Synopsis

Rimini début des années 1970, Daniele Dominici, la trentaine arrive dans la ville. Le soir même il se met à fréquenter un cercle de désœuvrés qui jouent aux cartes et chassent la fille jeune de préférence. L’année scolaire est déjà commencée quand il arrive dans un lycée pour postuler en tant que professeur remplaçant. Il est accueilli par le directeur de l’établissement qui semble dubitatif sur son curriculum vitae mais l’accepte quand même. Le jour même, il établit des règles remâchées de discipline et il donne à sa classe de terminale le choix entre une dissertation personnelle ou une dissertation littéraire. Dominici a une femme mais entre eux il ne se passe plus grand chose. Le lendemain Dominici est intrigué par Vanina une élève qui est la seule à avoir choisi la dissertation littéraire. Pourquoi refuse-t-elle de parler d’elle?…

CRITIQUE

1966, Pietro Germi (1914-1974) signe « Ces messieurs dames » (« Signore e signori« ) le film traite entre autres de l’exploitation sexuelle des jeunes filles d’une ville de la province de Vénétie, par des notables inconséquents. C’est un chef d’œuvre de la comédie à l’italienne.
6 ans plus tard Valerio Zurlini (1926-1982) a moins la tête à la comédie. Il verse plutôt dans le cinéma dramatique exacerbé. Et avec « Le professeur » il tourne son avant dernier film.

Si le film de Zurlini varie sur le ton de son prédécesseur, le sujet de fond est le même. Une fille exploitée sexuellement par des bourgeois (qui vivent aussi de magouilles diverses) et la mère de la jeune fille qui profite pécuniairement des charmes de sa fille.

Le film est sombre, les deux rôles principaux (le professeur, et la jeune lycéenne) dépressifs.
La ville de Rimini (province d’Emilie-Romagne) filmée en hiver est loin des images de cartes postales d’une cité balnéaire. Pluie, vent, ciel gris, et mer démontée.
Les sentiments ressemblent aux paysages. L’histoire d’amour promet très vite d’être vouée à l’échec, et le professeur est tiraillé par des pulsions suicidaires. Les fréquentations de ses deux personnages sont elles aussi mortifères.
Magouilles, oisiveté, argent facile, belles voitures, et femmes faciles si ce n’est perverses. L’impasse est au bout du chemin.

Alain Delon étonne par sa prestation. Mais au début de ces années 1970, l’acteur français cherche à avoir une filmographie éclectique et digne d’intérêt. Ici il est habité par son personnage.
Les « amis » du professeur interprétés par Giancarlo Giannini, Renato Salvatori, et Adalberto Maria Merli sont vénéneux à souhait.
La jeune Sonia Petrovna jeune actrice française amenée sur le film par Giancarlo Giannini débute une carrière italienne et rivalise de beauté avec les actrices de la péninsule.
Alida Valli est remarquable dans son rôle de mère dangereuse.

La musique de Mario Nascimbene est très originale elle flirte entre free jazz et cris déchirants.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Daniele Dominici cherche Vanina qui a disparu. Il se rend chez sa mère qui le reçoit froidement puis monte le ton en lui disant que sa fille n’est pas pour lui, et finit en hurlant des menaces. Alida Valli sensationnelle. Une scène en tout et pour tout et c’est elle que l’on retient.

L’ANECDOTE

Coproduction dans laquelle Alain Delon prend part. Ce qui nuira à la sortie du film en France, ruiné par le remontage de l’acteur qui ne s’était guère entendu avec le réalisateur.
Si le film est un succès en Italie (le plus gros succès du réalisateur), en revanche c’est un semi-échec en France.

NOTE : 14/20

 

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