PRINCE DE NEW YORK (LE)
- Bob Balaban, Carmine Caridi, Don Billet, James Tolkan, Jerry Orbach, Kenny Marino, Michael Beckett, Richard Foronjy, Robert Christian, Ron Karabatsos, Ronald Maccone, Treat Williams
- Sidney Lumet
- Drame, Policier, Politique
- 1981
- Prince of the city
- USA
- Jay Presson Allen, Sidney Lumet
- Paul Chihara
Synopsis
New York, début des années 1980, le bureau de l’anti-drogue (SIU) de New York célèbre l’arrestation d’un réseau de revendeur avec saisi de 5kg de poudre et plus de 80 000 dollars. Les 5 hommes qui ont coffré les dealers sont des héros. Parmi eux: Danny Ciello le plus jeune de tous. Quelques temps plus tard il apprend qu’une enquête sur la corruption de la police est en cours. Danny fait le calcul de les contacter pour collaborer à condition de ne jamais avoir à dénoncer ses coéquipier et sous couvert d’anonymat. Les premières inculpations des policiers tombent. A Washington un District Attorney s’intéresse à lui pour coincer Michael Blomberg un avocat véreux. Mais lors du procès Danny se parjure sur ses activités illicites au sein de l’anti-drogue c’est pour lui le début d’une pression judiciaire terrible et impitoyable et d’une spirale infernale qui l’amènera là où il ne voulait surtout pas aller…
CRITIQUE
Film fleuve de 2 heures 50 minutes.
Mais film passionnant sur le fonctionnement de la police et de la justice le sujet de prédilection de Sidney Lumet.
Le film montre l’antagonisme entre les deux institutions. Les premiers (les flics) sous-payés et avec peu de moyens qui luttent dans les rues d’une ville dure. Les autres dans des bureaux confortables et avec des salaires bien supérieurs pouvant assouvir des désirs politiques et protégés par les premiers.
La justice n’hésitant pas pour ses besoins de prestige ou de politique à se retourner contre les premiers sans la moindre compassion et avec une sévérité exemplaire.
Sidney Lumet ne prône pas la délinquance et la corruption au sein de la police mais il s’interroge sur la façon de lutter contre elle. Doit-on annihiler une équipe de policier qui fait du beau boulot (en prélevant sa dime, sur ses prises) quitte à saccager des vies et une certaine efficacité policière? Ne vaut-il pas mieux une corruption efficace qu’une justice immaculée qui massacre les siens?
En cela avec sa coscénariste Jay Presson Allen, il s’appuie sur le roman de Robert Daley auteur de « L’année du dragon » « Year of the dragon » (1985) film de Michael Cimino. Et sur un casting sans star mais de talents indéniables.
Treat Williams tient le film sur ses épaules et fait montre d’un immense talent d’interprète et dont on peut regretter une filmographie très fournie en série B.
Après son « Serpico » (1973) Sidney Lumet n’est jamais meilleur que lorsqu’il dissèque le fonctionnement de la base de la démocratie des Etats-Unis à savoir la justice et sa pire alliée, la police.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Après le suicide d’un de ses ex-partenaires Danny résume parfaitement la situation: Seuls les flics se suppriment, jamais les délinquants. Un avocat dit qu’il ne veut plus jamais avoir affaire à un dossier impliquant un policier lorsqu’il voit ce que représente un partenaire pour un flic et le bouleversement qu’entraîne sa mort.
L’ANECDOTE
Sidney Lumet co-écrit pour la première fois le scénario. Auparavant il ne faisait que la mise en scène.