Synopsis

Brooklyn 1957, après plus de 10 ans de guerre froide, un vieil espion soviétique nommé Rudolph Abel est arrêté dans son appartement après qu’on lui ai transmis un message. Message qu’il arrive à subtiliser aux enquêteurs américains. Cependant devant les multiples indices il est incarcéré et en attente de jugement. Dans le même temps les américains lancent de nouveaux avions capables de voler à très haute altitude et de prendre des photographies. Quelques pilotes sont triés sur le volet et formés aux missions d’espionnage. James Britt Donovan, brillant avocat new-yorkais qui travaille pour les assurances et expert en négociations est choisi par le gouvernement pour permettre à Abel d’obtenir un procès équitable. Les deux hommes deviennent les personnalités les plus détestées du pays…

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CRITIQUE

Malgré le titre ce film n’est pas un film d’espionnage. C’est surtout le portrait d’un « héros américain » qui met en place le système d’échanges de prisonniers entre l’est et l’ouest sur le pont de Glienicke qui relie Berlin Ouest à Postdam (République Démocratique Allemande).

Steven Spielberg qui filme de plus en plus de façon académique par une reconstitution (décors et costumes) solide plonge le spectateur dans un univers qui malgré le manque de repères (entre l’arrestation de l’espion et son échange il se passe 5 ans) est historiquement fidèle.

Le scénario est signé du jeune Matt Charman, un seul film à son actif  « Suite française » (2014) de Saul Dibb. On lui a donc adjoint des experts en scénarios que sont les frères Coen. Ceux-ci ont sûrement supervisé le travail de Charman. Dans le visionnage du film ne transparaît guère l’humour des deux frangins.

Mais Spielberg s’attache plus au portrait de l’avocat têtu et négociateur redoutable, qu’aux enjeux de l’espionnage entre Est et Ouest. Nous avons donc un éclairage plus sur la petite histoire que sur la grande. Le film manque de scènes avec « les dirigeants » des deux camps qui soulignent les enjeux de cette négociation.

 

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Tom Hanks montre qu’il est un acteur de très grand talent capable de donner de l’envergure à des personnages plutôt falots et peu charismatiques.

Mark Rylance relativement rare au cinéma et souvent dans des seconds rôles fait une superbe composition de cet espion  soviétique vieillissant et attachant. Dont par ailleurs l’Histoire a bien du mal à déterminer les dégâts qu’il a pu causer aux Etats-Unis par ses faits d’espionnage.

Steven Spielberg réussit parfaitement la scène clef sur le pont de Glienicke évitant les gros plans il rattrape ainsi celles dans les rues de Berlin-Est bien moins convaincantes. De même il se perd dans les interrogatoires du pilote américain. Scènes inutiles, ne pas les montrer donnaient plus d’ambiguïté sur le patriotisme du pilote.

La grande réussite du film réside dans la mise en image de la relation entre l’avocat et son client tous deux honnis de l’Amérique.

La musique de Thomas Newman illustre le film sans génie mais ne le dénature pas. Ce qui est l’essentiel.


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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Sur le pont de Glienicke Donovan et Abel s’interrogent sur leur futur. Chacun faisant montre d’affection l’un envers l’autre.

L’ANECDOTE

Deuxième film après « La couleur pourpre » (« The color purple« ) (1985) pour lequel le compositeur habituel John Williams n’a pas œuvré. Il semble que ce soit pour des raisons de santé, le compositeur de 83 ans ayant eu quelques soucis. C’est donc Thomas Newman qui prend le relais.

NOTE : 14/20

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