Synopsis
Aéroport de Los Angeles fin des années 1980, John MacClane vient fêter Noël avec ses enfants et tenter un rabibochage avec sa femme. Il la rejoint sur son lieu de travail, la flambante neuve tour Nakatomi, conduit dans une superbe limousine. Ce soir de Noël la tour est désertée, seul le 30 ème étage où a lieu la réception de l’entreprise Nakatomi pour ses employés est occupé. Il est reçu par le directeur de l’entreprise, Monsieur Takagi, qui le rapproche de sa femme. Pendant ce temps un camion et une voiture s’approchent de la tour Nakatomi. Le camion se dirige dans le parking souterrain tandis que la voiture s’arrête devant la porte d’entrée. En sort deux hommes qui une fois dans le hall d’entrée abattent les deux gardiens. 12 terroristes Est-allemands investissent l’immeuble…
CRITIQUE
Le producteur Joel Silver a eu le nez creux l’année précédente en produisant « L’arme fatale » (« Lethal weapon« ) (1987) de Richard Donner qui révolutionne la façon de tourner un film policier.
L’année suivante avec « Piège de cristal » (« Die hard« ) de John McTiernan il décroche la timbale. Il fait confiance au réalisateur de « Predator » qu’il avait aussi produit l’année 1987 et qui avait été un gros succès. Joel Silver lui donne les clefs de ce film spectaculaire, tiré d’un roman bien plus noir de Roderick Thorpe intitulé « Nothing lasts forever ».
John McTiernan tire avantage des lieux clos. Il le prouve avec ce film il le remontrera deux ans plus tard avec « A la poursuite d’Octobre Rouge » (« The hunt for Red October« ).
La tour utilisée pour le film (de son véritable nom : Fox Plaza) est un personnage à lui seul.
La force du film est dans le fait que nous ne sommes jamais perdus dans le récit. Nous parvenons à situer à quels étages (ou niveaux) se déroule les scènes qui défilent. Certaines en parallèle et dans des étages différents.
Bruce Willis qui tourne encore la série TV « Clair de lune » (« Moonligting ») sort de deux films de Blake Edwards: « Boire et déboires » (« Blind date« ) (1987) et « Meurtre à Hollywood » (« Sunset« ) (1988) et prend un sérieux virage devenant un des acteurs sur lesquels Hollywood doit compter pour les films d’action et attirer du monde dans les salles.
L’acteur relève le défi haut la main il est aidé en cela par des dialogues humoristiques qui vont de l’humour noir à l’auto-dérision. Il est à noter que les pontes de la police, du FBI et les journalistes passent pour des truffes dans ce film et ça n’en est que plus marrant.
Quant à Alan Rickman en méchant classieux il est formidable. Et sa bande de sales gueules blondes qui font penser furieusement à ceux des « Arme fatale » 1 et 2 sont tout aussi impressionnants.
Bien sûr le film a quelques défauts notamment sur sa fin un peu trop fédératrice, et quelques invraisemblances inhérentes au genre qui se veut ultra spectaculaire. Mais le film est robuste et tient les années avec ses effets spéciaux sans images de synthèse.
Les scènes d’action sont harmonieusement disséminées au long du film sont flamboyantes. Le montage est nerveux sans être hachuré comme dans les productions actuelles qui en deviennent insupportables.
Enfin la musique de Michael Kamen décline le thème de « L’hymne à la joie » tiré du dernier mouvement de la 9ème symphonie en ré mineur de Ludwig Van Beethoven et celui de la chanson « Let it snow » chanson de noël américaine composée en 1945 et enregistrée pour la première fois par Vaughn Monroe.
Il reprend aussi la recette qui a marché sur « L’arme fatale » dont il était le compositeur solo de guitare sèche et réponse d’orchestre.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La rencontre en tête à tête entre John McClane et Hans Gruber chef du commando « terroriste ». Les deux hommes discutent comme s’ils étaient accoudés à un bar. On pense que le réalisateur est en train de commettre une bévue puisque John McClane a aperçu Hans Gruber quand il était juché sur la cabine d’ascenseur. Et quand McClane lui donne une arme on craint le sabordage. Mais non! Le personnage bluffe Gruber et McTiernan bluffe le spectateur.
L’ANECDOTE
Le film était à l’origine prévu pour être plus sombre, mais il fallait en faire un film pour l’été (ce qui aux USA signifie qui rassemble le plus grand public possible). Donc la motivation n’est plus terroriste mais pécuniaire. On édulcore le début et la fin et le tour est joué. Carton au box office!