Synopsis
Paris années 2020, à la Comédie Française, lors d’une représentation, un acteur meurt sur scène empoisonné. Il murmure à l’oreille de Martin Rémi que c’est un assassinat et « Le parfum vert« . Alors qu’avec la troupe il tente de reprendre ses esprit dans un bar, il est enlevé par trois hommes et amené dans une grande maison en banlieue. Là il est questionné par un homme qui désire savoir ce que l’acteur lui a dit avant de mourir. Rémi lui répond qu’il a dit des choses incompréhensibles. Sur ce fait il est endormi et se retrouve dans un taxi devant l’institut médico-légal de Paris le lendemain matin…
CRITIQUE
L’auteur annonce que son film se veut un hommage aux aventures de Tintin et des films des années 1930 d’Alfred Hitchcock. Il en résulte qu’effectivement on retrouve bien quelques ingrédients de Tintin (les costumes, les Dupond et Dupont, l’univers de la bande dessinée et des collectonneurs de planches, et aussi les références au cinéma de maître Hitch mais plutot des années 1950 « Sueurs froides » (« Vertigo« ), « La mort aux trousses » (« North by Nortwest« ), « L’homme qui en savait trop » (« The man who knew too much« ). Jusqu’à la musique qui pastiche celle de Bernard Herrmann.
Mais ces références sont assez superficielles, juste esthétiques.
Le film n’a pas le rythme d’une oeuvre d’Hergé pas plus que le suspens tendu d’un Hitchcock. Il adopte plusieurs tons sans les mélanger. Un début avec du suspens et de l’étrange qui vire à la comédie quand le personnage de Sandrine Kiberlain apparaît, qui en Belgique passe par la fable politique et les angoisses des juifs de gauche en Europe mais qui se sentent mal en Israël, pour finir dans l’apothéose du film d’espionnage dans un théatre en Hongrie où l’on joue « L’illusion comique » de Pierre Corneille pièce gigogne.
Le film vaut beaucoup pour les deux acteurs principaux. Le choix des acteurs est une réussite des films.
Le MacGuffin (puisque nous sommes dans les références hitchcockiennes) est vraiment (trop) peu développé et le plan final sur celui-ci peut laisser les spectateur très dubitatif.
Parfois le film se perd dans ses références, ne les assume pas complètement, comme les plans de poursuites dans les couloirs souterrains du théâtre qui sont trop hâtifs.
Le film joue des invraisemblances sûrement dues au restrictions budgétaires ou aux lieux de tournage. Mais c’est parfois too much.
La musique de Benjamin Esdraffo est exceptionnelle. Et même si pour le dénouement final il est utilisé la Symphonie n°25 en sol mineur, K.183 Allegro con brio » de Mozart. On pense que Benjamin Esdraffo n’aurait sûrement pas démérité à illustrer cette scène.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
A Bruxelles dans une vaste demeure Rémi et Claire autour d’un plat de pâtes se racontent. Il ne se passe strictement rien sur le plan de l’avancée scénaristique mais le moment est charmant.
L’ANECDOTE
Nicolas Pariser filme en 35mm à contre-courant en ces années 2020 où 90% des films se tournent en numérique.