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Synopsis

Le commissaire Lise Tancrède épouse son professeur de grec ancien Antoine Lemercier et partent en voyage de noces en Grèce. En espérant que ce séjour reste inoubliable. Alors qu’Antoine explique une bataille, ils tombent sur un arquéologue français Charles-Hubert Pochet. Celui-ci les invite chez lui et sa femme Agnès. Le lendemain Charles Hubert découvre le fessier d’une statue d’Aphrodite. Les évènements s’enchainent : vol de la pièce arquéologique, meurtre et les apparences qui désignent Antoine et Charles Hubert comme coupables…

CRITIQUE

Suite du film « Tendre poulet » (1977) de Philippe de Broca.
On peut s’étonner du titre du film puisqu’il n’est nullement question de Jupiter mais d’Aphrodite. Sûrement une facilité issue de l’expression « sortir de la cuisse de Jupiter » mais dont il n’est pas fait non plus la moindre allusion dans le film. Bref.
Le film de Philippe de Broca est soutenu dans son rythme et l’intrigue bien que farfelue est plaisante à suivre.
La distribution des rôles est superbe.
Annie Girardot en tête, qui a 49 ans, est au top de sa forme et virevolte en tous sens. Elle est le moteur de la comédie.
Catherine Alric joue la délurée avec une grande conviction. Dans le film précédent elle était une prostituée, le scénario parvient à rattacher les wagons grâce à deux astuces scénaristiques : Tout d’abord la commissaire Tancrède qui dit à un moment avoir déjà connu ce genre de femme puis plus tard un article de journal confirmant que sous un autre nom le personnage interprété par Catherine Alric était une prostituée quelques années auparavant.
Philippe Noiret égal à lui-même est le contrepoint d’Annie Girardot comme dans « Tendre poulet« . Le couple de cinéma fonctionne très bien et c’est un réel plaisir de suivre leurs aventures.
Enfin le nouveau venu Francis Perrin, qui se trimbale quasiment tout le film avec un plâtre à une jambe et une psychologie timorée arrive tant bien que mal à faire subsister son personnage.
Le producteur Alexandre Mnouchkine joue le malfrat teuton mais son rôle a l’épaisseur du papier à cigarette.

Les moyens de locomotions divers et variés sont largement sollicités une marque de fabrique du réalisateur.

Les dialogues de Michel Audiard ne portent pas vraiment la patte de l’auteur qui met la pédale douce sur les jeux de mots et aphorismes dont il est coutumier. On peut aussi le regretter quand on pense aux dialogues de « L’incorrigible » (1975) de Philippe de Broca.

Enfin Philippe de Broca tente de retrouver la recette magique de « L’homme de Rio » (1964) ou « Les tribulations d’un chinois en Chine » (1965) qui mélangeaient avec bonheur aventures et comédie. De Broca n’atteint pas forcément son but mais il en approche.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La poursuite de la voiture après le train. Elle est anthologique dans son aspect dilettante car l’avance ou le retard de l’automobile sur le train est très variable en fonction du plan. Et le manque de cohérence heurte le spectateur.

L’ANECDOTE

Philippe Noiret et Annie Girardot étaient partants pour une troisième aventure. Invités chez Philippe de Broca ils sont accueillis par le maitre des lieux.
Annie Girardot écrit dans son livre de mémoires en 2003 « Partir, revenir: les passions vives » :  « En nous voyant arriver, le réalisateur a cette réflexion un peu amère : « C’est vraiment un dîner d’anciens combattants… » Aïe ! Philippe fait une drôle de figure, je le sens blessé par cette remarque inattendue. Visiblement si de Broca nous considère comme des dinosaures, c’est qu’il n’a pas les mêmes envies que nous. Autant laisser tomber. Je suis très déçue mais le projet en restera là et nous n’en parlerons plus ».

NOTE : 12/20

 

 

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