NOYADE INTERDITE

Synopsis

Dans une petite ville de la côte atlantique, un noyé (le dentiste de la ville) est rejeté par l’océan sur la plage. Avant d’être jeté à l’eau il a reçu une balle dans l’oreille. L’inspecteur principal Molinat est  dépêché sur l’affaire. Il connaît bien la ville. Il y a vécu, sa femme y est enterrée, il l’a quittée suite à une enquête sur une affaire immobilière qui impliquait Winny sa maîtresse de l’époque. D’ailleurs il décide de loger chez elle ayant horreur de l’hôtel. Monsieur le maire que la saison touristique, sur le point de débuter, préoccupe met la pression sur Molinat. De plus on lui colle dans les pattes l’inspecteur Leroyer avec lequel il ne s’entend pas du tout…

CRITIQUE

Quand Pierre Granier-Deferre fait du Claude Chabrol (j’entends par là qu’il lorgne sur l’inspecteur Lavardin, non sur ces fresques bourgeoises), cela donne cette « Noyade interdite« .

Mais là où « Poulet au vinaigre » et « L’inspecteur Lavardin » étaient mordants, ici la galerie de portraits reste superficielle. Seuls les deux enquêteurs qui se tirent la bourre ont leurs personnages suffisamment étoffés pour nous y intéresser.

Cependant Suzanne Flon compose un personnage lunaire et poétique qui attend le retour de sa fille (morte et enterrée) par l’océan qui mérite le détour.
Mais les personnages interprétés par Elizabeth Bourgine, Gabrielle Lazure et Marie Trintignant sont trop peu fouillés.

Pierre Granier-Deferre (61 ans) nous la fait un peu pervers-pépère et s’attarde trop sur la plastique au demeurant irréprochable de ces demoiselles mais pas assez sur la psychologie de leur personnages.
Même Stefania Sandrelli ne fait que de la figuration (ou presque) ça en est presque honteux.

Le film donc repose sur l’antagonisme entre les deux inspecteurs. A ce niveau là pas de déception.
Philippe Noiret en flic débonnaire, connaît ce répertoire par cœur et assure.
Quant à Guy Marchand en inspecteur retors qui enquête sur le passé de son collègue est formidable.

Philippe Sarde trouve une petite musique goguenarde pour illustrer tout cela. Sympa.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’inspecteur principal Molinat pète les plombs et saccage la maison sous prétexte de perquisition de personnes dont il ne sait s’ils sont suspect ou non. Juste pour se soulager. Du grand Philippe Noiret.

L’ANECDOTE

Formé au cinéma par Marcel Carné et Jean-Paul Le Chasnois, quand Pierre Granier-Deferre (1927-2007) voit débarquer de jeunes chevelus qui veulent mettre son monde cinématographique cul pardessus tête, il tiendra tête à cette Nouvelle Vague un peu brouillonne et véhémente.

NOTE : 12/20