Synopsis
Quelque part sur un territoire indien Navajo, une bande de chasseurs de scalps blancs d’une quarantaine de membres menée par un certain Duncan assassine une tribu entière scalpant hommes et femmes. Ils se rendent ensuite dans la ville la plus proche pour toucher la prime de 1 dollar le scalp. En chemin ils rencontrent un ils s’aperçoivent qu’ils sont suivi par un indien solitaire. Duncan envoie deux hommes pour s’en débarrasser, mais ils échouent et l’indien les renvoie morts à la bande attachés sur un cheval. Arrivé en ville les choses ont changé. La bande de Duncan n’est plus la bienvenue, elle est même recherchée avec récompense à l’appui. Duncan investit le saloon de la ville qui est soumise au pillage de la bande et tue le shérif. Il menace la vie des habitants s’il ne reçoit pas l’argent de la récompense pour ses scalps. Un homme vient voir Duncan visiblement les deux se connaissent et lui propose d’attaquer le train qui fait un transport de fonds…
CRITIQUE
Film pas si médiocre que cela et même plutôt bon.
Certes il a de grosses faiblesses notamment avec les danseuses du saloon et le joueur de banjo faisant office de deus ex machina qui sont là pour tenter d’expliquer quelques invraisemblances scénaristiques…
Justement Ugo Pirro (1920-2008) et Fernando Di Leo (1932-2003) sont deux auteurs de scénarios chevronnés. Ici ils ne parviennent qu’à être à moitié convaincants.
Mais enfin le spectacle est là.
Le descendant de Cherokee, Burt Reynolds (1936-2018) fait un Navajo Joe vraisemblable. Très mobile, virevoltant et sans état d’âme.
Sergio Corbucci (1926-1990) ne mégote pas avec la violence. Son méchant est une belle réussite comme la plupart du temps dans les films du réalisateur.
L’interprétation de l’espagnol Aldo Sambrell, spécialiste du western italien dit « spaghetti »( il a joué dans 38 films du genre) est toute aussi impressionnante.
On peut regretter que le rôle de Fernando Rey (1917-1994) soit si peu développé en pasteur cherchant à sauver la population des menaces de la bande.
Nicoletta Machiavelli (1944-2015) est superbe. Une de ces beautés brunes dont le cinéma italien est coutumier qui savent allier talent d’interprète et plastique parfaite.
Enfin must du film la musique signée Ennio Morricone qui utilise la voix rauque de Gianna Spagnuolo et non celle plus habituelle et douce de Edda dell’Orso toutes deux membres de I Cantori Moderni du maestro Alessandro Alessandroni.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La première scène du film. Le massacre de la tribu indienne pacifique. Une violence frappante.
L’ANECDOTE
Burt Reynolds avait compris que le tournage se ferait sous la direction de Sergio Leone. Erreur d’interprétation? Falsification du côté italien pour l’engager? Retrait de Sergio Leone au profit de Sergio Corbucci?
Quoi qu’il en soit Burt Reynolds fut amèrement déçu. Et nommait le réalisateur: « l’imposteur Sergio » (Wrong Sergio). Depuis Burt Reynolds clame sur tout les toits que ce film est le plus mauvais qu’il n’ait jamais tourné, véritable tâche honteuse sur sa filmographie… Il exagère bien sûr; il a fait bien pire!