Synopsis
Chicago années 2010, Earl Stone quatre vingt balais, est un horticulteur qui a dû fermer son entreprise pour faillite. Jusqu’alors il avait fait passer sont job avant sa famille. Bien entendu cela a fini en divorce. Et sa fille ne lui adresse plus la parole. Alors que sa petite fille s’apprête à se marier et incapable de participer au frais, il accepte un travail de chauffeur. Très vite l’argent coule à flot pour Earl. De son côté l’agent de la DEA Colin Bates enquête sur un réseau mexicain de trafic de drogue…
CRITIQUE
Clint Eastwood sous ses apparences de dur à cuire est en fait un tendre, un romantique, un fervent défenseur de l’amour et de l’amitié. Si nous le subodorions avec « Bronco Billy » (1980), nous finissions par en être convaincus avec « Sur la route de Madison » quinze ans plus tard. Même si sa vie privée semble plus complexe que le message qu’il souhaite passer. Depuis il n’a cessé de creuser ces sillons à travers sa filmographie. L’amitié avec « Space cowboys » (2000), « Mystic River » (2003), « Gran Torino » (2009). La famille avec « Million dollar baby » (2004), « L’échange » (2008), « Une nouvelle chance » (2012) et donc « La mule« .
Clint Eastwood fait un cinéma sans chichi. Il tourne droit à l’essentiel. Pas de déchets dans ses plans. chaque scène amène la suivante naturellement. Et même avec deux histoires parallèles : celle de la mule et celle de l’agent de la DEA, il offre au spectateur un film fluide, simple et efficace.
Clint Eastwood est toujours le meilleur ambassadeur de ses films en tant qu’acteur. Il offre toujours une image critique de ses personnages parfois avec des tendances pour le drame (mort du personnage et dans ce film emprisonnement). Leur évolution psychologique est toujours spectaculaire et attendue par le spectateur.
Son casting est très bon. Bradley Cooper qui avait tenu le rôle principal de « American Sniper » incarne un flic qui ne compte pas ses heures pour pouvoir réussir sa mission et être nommé à un autre poste. Sa scène avec Clint Eastwood est une merveille. Andy Garcia en gros bonnet de la cocaïne qui fait du ball trap avec un fusil doré mérite le détour. Enfin Dianne Wiest qui n’avait jamais tourné avec et pour Clint Eastwood sort de trois années sans tournage pour recouvrer un rôle émouvant.
Du film reste un parfum de mélancolie mais aussi de quelques moments jubilatoires. Un peu façon « Gran Torino« . Et c’est très bien.
Le réalisateur n’a pas composé la musique comme il aime le faire quand il tourne et joue, la laissant à Arturo Sandoval pour obtenir un son latino (mais pas trop). La B.O. ne restera pas dans les annales.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
En fait ce sera une succession de scènes à travers le métrage, dans lesquelles Earl Stone vient chercher la marchandise qu’il doit convoyer du Texas à Chicago, et les liens qui se nouent entre les jeunes hommes de mains du cartel et le vieux Earl. Scènes de comédie très bien tournées.
L’ANECDOTE
Alison Eastwood fille de Clint tourne pour la cinquième fois sous les caméras de son père. Mais cela faisait 21 ans qu’elle ne l’avait pas fait.