Synopsis
Début de l’année 1943 pendant la campagne d’Italie, Frank Stokes historien d’art new-yorkais s’émeut de la perte d’œuvres d’art durant la reconquête contre l’Allemagne nazie. Notamment la prise du Monte Cassino et la destruction de le l’abbaye et tous les trésors qu’elle renfermait. Ainsi que la destruction de Milan par les armées hitlériennes avant de quitter la ville. Frank Strokes décide d’alerter la Maison Blanche face à ces pertes nécessaire à la mémoire de l’humanité. On l’autorise sous le commandement du général Eisenhower de créer une brigade spécialisée dans la protection et la recherche des œuvres volées par l’occupant pour alimenter ce qui sera le Musée du Führer. 7 hommes sans aucun moyen devront sauver le patrimoine de l’Europe…
CRITIQUE
Étrange film que voici.
Pas un réel échec sur le fond ni sur la forme mais pas un succès non plus.
Le film contient de belles scènes d’émotion notamment quand les Monuments men remettent la main sur les œuvres, ou sur des barils de dents en or.
George Clooney parvient alors à sublimer le travail de ces hommes qui face à une guerre où la civilisation était en jeu, le sauvetage de ces statues, peintures et objets n’en était que plus nécessaire.
Là où le film fait défaut c’est dans son récit. Le commando se divise en quatre groupes plus le poste de commandement tenu par Frank Stokes. Et l’on suit donc d’une façon assez décousue les pérégrinations de ces hommes au plus près du front mais à 5 endroits différents.
Et le film perd de son enjeu dans un récit éclaté qui abandonne en chemin le spectateur qui attendait plus d’un tel film et d’un tel casting.
Ce dernier est impeccable et le frenchy Jean Dujardin au milieu de ces dinosaures hollywoodiens dont le métier et la classe ne sont plus à vanter, s’en tire bien.
Le film se base sur un livre publié en 2009. Mais si le livre est fidèle historiquement le film l’est bien moins.
Normal Hollywood a besoin de simplifier, pour son public (qui pour sa majorité ignore où se situe la Belgique où a lieu une partie de l’intrigue), et aussi besoin de glorifier le rôle des américains qui dans le film se concrétise par un superbe drapeau étoilé accroché à l’entrée d’une mine.
Cela flatte le public américain friand de ces récompenses au cinéma.
L’Européen lui goûtera moins à ce patriotisme de pacotille.
Une fois de plus le côté entertainment l’emporte sur l’aspect historique des choses. Dommage car le film aurait pu être un poil plus pédagogique et nous apprendre plus de choses sur les hommes et les enjeux de cette chasse au trésor.
Il aurait pu être aussi un poil plus pointilleux sur l’environnement militaire et stratégique, et sur les conditions de déplacement des hommes dans une Europe à feu et à sang.
Alexandre Desplat très en vogue à Los Angeles signe un soundtrack « à l’italienne » avec un thème décliné en diverses instrumentations et tempos. Elle est parfois plaisante, mais parfois aussi trop présente et irritante.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La sublime scène où Frank Stones remet la main sur « la vierge à l’enfant » de Michel Ange qui semble dormir allongée dans un wagonnet et recouverte d’une toile protectrice.
L’ANECDOTE
La présence de jean Dujardin dans le film est l’effet Oscar reçu en 2012 pour « The artist » de Michel Hazanavicius, où l’acteur français se trouvait en compétition face à George Clooney qui lui était nommé pour son rôle dans « The descendants« . Lors de la soirée les deux énergumènes ont fait connaissance et reconnaissance mutuelle.