Synopsis
Mireille Darc fait sensation en 1972 dans « Le grand blond avec une chaussure noire » de Yves Robert dans une robe signée Guy Laroche avec un décolleté dans le dos.
La robe a sûrement grandement contribué à l’énorme succès du film. Et donné le statut d’icône sexuelle à Mireille Darc.
Mireille Darc vit à Toulon et quitte l’école à 15 ans pour se consacrer à la danse. Elle sort du conservatoire avec un prix d’excellence en poche. Elle décide de monter à Paris et vit difficilement de petits boulots. Elle parvient à faire des remplacements au théâtre. Elle fait en 1960 un second rôle dans « Les distractions » de Jacques Dupont un film méconnu de Jean-Paul Belmondo.
L’actrice va ainsi enchaîner les petits rôles entre cinéma et télévision.
En 1963 elle tourne dans « Pouic-pouic » de Jean Girault avec Louis de Funès. L’année suivante elle donne la réplique à Jean Gabin pour « Monsieur » de Jean-Paul Le Chasnois.
Elle rencontre Georges Lautner et Michel Audiard sur le film « Les pissenlits par la racine » (1964). Le film n’est pas une franche réussite.
1964 encore elle côtoie les acteurs de la génération montante Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Jean-Paul Belmondo (côté hommes) et Françoise Dorléac, Catherine Deneuve, Marie Dubois et Bernadette Lafont (côté actrices) dans « La chasse à l’homme » de Edouard Molinaro. Les dialogues sont signés Michel Audiard.
Enfin toujours et encore cette bonne année 1964 Mireille Darc joue une veuve peu vertueuse dans « Les barbouzes« . La bande Lautner-Audiard est constituée : Bernard Blier, Francis Blanche, Lino Ventura, et Mireille Darc qui se fait une place de choix au milieu de ces machos à l’humour volontiers misogyne. Manquent à l’appel Maurice Biraud, Venantino Venantini, Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin.
Mireille Darc se repose en 1965 et retrouve Georges Lautner pour « Galia » (1966). Comédie dramatique pas franchement réussie mais Mireille Darc annonce la libération de la femme par sa sexualité.
Mireille Darc enchaîne et retrouve la bande Georges Lautner–Michel Audiard pour une comédie débridée (et en couleurs!) « Ne nous fâchons pas » (1966). Dialogues de folie, situations insensées. Le film est un semi succès à sa sortie mais (comme « Les tontons flingueurs« ) se bonifiera avec le temps. Lino Ventura se fâche avec Georges Lautner…Dommage!
Elle change de registre pour un film de Pierre Gaspard-Huit « A belles dents« . Le scénario n’est guère emballant, le spectateur guère emballé.
Re-tournage Georges Lautner-Audiard. Tout le monde part à Beyrouth (Liban). Mais si l’avion pour amener l’équipe a bien décollé le film lui, est resté sur la piste. Seul restera le titre du film pour surnommer Mireille Darc. Elle sera dorénavant dans les médias un peu familiers « la grande sauterelle« .
On ne change pas une équipe qui échoue, et l’on retrouve donc Georges Lautner et Michel Audiard à la tête du film « Fleur d’oseille« . Pépite un peu bancale mais dont les dialogues sont grandioses.
Mireille Darc s’ouvre à d’autres univers . Tout d’abord à celui de Jean-Luc Godard porte voix de la Nouvelle Vague pour le film « Week-end » (1967). Elle y côtoie Jean Yanne. Le film restera confidentiel.
Puis à celui d’un cinéaste italien Giorgio Bontempi qui ne tournera que trois films « Un corps une nuit » étant son tout premier. Le film est bel et bien oublié.
1969 marque un tournant pour Mireille Darc. Elle tourne avec Alain Delon dans un thriller de Jean Herman. « Jeff » Pour Alain Delon et Mireille Darc c’est le début d’une histoire d’amour.
C’est aussi pour Mireille Darc l’occasion de se frotter à une distribution internationale dans une comédie d’aventures « Gonflés à bloc » (« Monte Carlo or bust!« ) (1969) de Ken Annakin. Hélas pour elle toous les rôles féminins sont mal traités, le sien ne faisant pas exception.
L’actrice retrouve Michel Audiard pas seulement au scénario mais aussi à la réalisation pour « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause!« . La vedette féminine c’est Annie Girardot. Elle se contente d’un second rôle. Le film n’est cependant pas une réussite malgré quelques bons passages.
Elle fait une courte apparition dans le film qui réunit Jean-Paul Belmondo et Alain Delon « Borsalino » (1970) de Jacques Deray.
Mireille Darc tourne un film qui s’inspire de la vie réelle d’Alain Delon, avec Alain Delon, et Jane Davenport « Madly » (1970) de Roger Kahane qui figure parmi les films les plus méconnus de l’acteur français. Mireille Darc sous son vrai nom, Mireille Aigroz, co-signe le scénario avec Pascal Jardin et Roger Kahane. Le film est un sérieux échec à sa sortie en salles.
Mireille Darc revient à ses premières amours : La comédie. Elle retrouve Lino Ventura et Jean Yanne pour l’adaptation d’un roman de Charles Williams « Fantasia chez les ploucs » (1971) de Gérard Pirès. Pour un film en grande partie raté, le succès est honnête.
Mireille Darc enchaîne deux films avec son réalisateur fétiche. Georges Lautner. « Laisse aller… C’est une valse » (1971) avec Jean Yanne et aux dialogues Bertrand Blier puis « Il était une fois un flic… » (1972) avec Michel Constantin au scénario Francis Veber qui assure ici son premier scénario complet pour le cinéma.
Ré-apparition dans « Borsalino and Co » (1974) de Jacques Deray. Puis tournage dans une comédie mignonette mais guère réjouissante « Dis-moi que tu m’aimes » de Michel Boisrond, et « Retour du grand Blond » (1974) de Yves Robert. Ce second volet du violoniste et espion de pacotille François Perrin vire au pas très bon.
Une année 1974 qui a failli être désastreuse si « Les seins de glace » de Georges Lautner n’était pas sorti cette année-là. Ce film policier qui lorgne vers le giallo alors à la mode en Italie réunit à nouveau le couple Alain Delon-Mireille Darc et fait mouche.
Elle se tourne vers Edouard Molinaro autre capé de la comédie pour « Le téléphone rose » (1975) avec Pierre Mondy. Mais une fois encore la comédie de mœurs pourtant signée Francis Veber est faiblarde.
Ce n’est pas « L’ordinateur des pompes funèbres » (1976) de Gérard Pirès malgré Jean-Louis Trintignant et Bernadette Lafont qui relève une filmographie sur une pente déclinante.
Le thriller « Les passagers » (1977) montre que Mireille Darc cherche à se tirer de sa mauvaise passe au cinéma. Mais les salles ne se remplissent pas. Énorme échec financier.
Elle enchaîne alors deux films avec Alain Delon. Le premier « L’homme pressé » (1977) de Edouard Molinaro, comédie dramatique qui enfin permet à Mireille Darc de renouer avec le succès. Mais c’est avant tout Alain Delon qui recueille les lauriers. Le second est « Mort d’un pourri » (1977) de Georges Lautner où l’on retrouve Michel Audiard pour des dialogues moins réjouissants et plus désabusés. Thriller efficace mais dans lequel Mireille Darc ne joue que les utilités.
Pour Mireille Darc c’est le début de la fin du cinéma.
Elle va tourner une dernière fois avec Alain Delon dans son film (il en est le co-scénariste, réalisateur et l’acteur principal) « Pour la peau d’un flic » (1981) elle y fait une apparition et son personnage se fait appeler la grande sauterelle. Mais son histoire d’amour avec l’acteur est terminée. Après 15 ans de vie commune Anne Parillaud la supplante. Elle s’efface.
En 1983 elle tourne dans « Si elle dit oui, je ne dis pas non » de Claude Vital. Comédie de mœurs une fois de plus ratée. Cette même année, elle est victime d’un accident de voiture grave.
Boudée par le grand écran, Mireille Darc se tourne vers la télévision et fait partie des premiers grands acteurs à se tourner vers ce média snobé par le monde du cinéma. Puis en 1986 elle écrit et réalise « La barbare » adaptation d’un roman de Katherine Pancol.
Le film est comme le livre maladroit.
Mireille Darc se reconvertit dans la réalisation de documentaires. Elle rencontre un certain succès.
Avant tout cela, elle se sera essayé à la chanson notamment avec Serge Gainsbourg comme mentor, et à la photographie.
Mireille Darc est morte le 28 juillet 2017 épuisée par plusieurs attaques cérébrales.