MEURTRES EN CASCADE
- Andrew Duncan, Charles Napier, Christopher Walken, David Margulies, Janet Margolin, John Glover, Roy Scheider, Sam Levene
- Jonathan Demme
- Espionnage, Thriller
- 1979
- Last embrace
- USA
- David Shaber
- Miklós Rózsa
Synopsis
Harry Hannan a quelques difficultés psychologiques suite à l’assassinat de sa femme. Il culpabilise car il l’a emmené dans un restaurant de El Paso de l’autre côté de la frontière mexicaine où deux jours plus tard il devait y retrouver un contact. Mais celui-ci débarque ce soir-là accompagné de deux hommes. Lorsqu’ils le voient les trois hommes tirent et la femme de Harry décède. Après plus de trois mois de soins Harry veut reprendre son job d’agent secret pour oublier. Mais sa hiérarchie se méfie de ses capacités. Harry a le sentiment qu’on veut l’assassiner et quand il rentre dans son appartement à New York après ces trois mois d’absence il trouve chez lui une étudiante qui assure qu’elle est ici de façon légale…
CRITIQUE
Pour son cinquième film Jonathan Demme qui n’a pas encore une grande reconnaissance publique ou critique se penche sur un étrange thriller. Il commence comme un film d’espionnage et évolue lentement vers le thriller.
Le scénario pêche par quelques scènes peu crédibles comme le fait que l’étudiante ait investi l’appartement de Hannan. De même la vengeance décrite dans le film a du mal à tenir debout car elle se fait à plusieurs générations de distance.
Cependant Jonathan Demme égraine le manuel du parfait disciple de Alfred Hitchcock. Plusieurs scènes rappellent soit « Sueurs froides » (le clocher de l’université) , soit « Le crime était presque parfait » (les ciseaux posés sur un bureau), soit « La mort aux trousses » l’immeuble touristique destiné aux chutes du Niagara ressemblant à celui du Mont Rushmore dans le film de Hitchcock.
Jonathan Demme en rajoute une couche en faisant une apparition dans le film (le prêtre dans le train) comme l’aimait à le faire le maître.
L’autre étrangeté du film réside en sa musique signée Miklós Rózsa très connotée dans son orchestration par les années 1950. Si le compositeur une fois de plus fait montre de son talent de compositeur, la musique est cependant en fort décalage avec les images et gênent dans le visionnage.
Pour pallier aux quelques défauts décrits plus haut, le casting, Roy Scheider en tête donnent le maximum. L’acteur fait une belle prestation riche et convaincante. Il sait alterner les moments de force et ceux de faiblesse, pouvant passer de l’un à l’autre en un clignement d’œil.
Janet Margolin a le lourd handicap d’interpréter un personnage pas très bien écrit. On peut saluer son abnégation à sauver tant bien que mal cette femme.
Si la fin du film aux chutes du Niagara est dépaysante elle n’en est pas moins bizarre dans la motivation des personnages. Et le drame final, bien que spectaculaire, tombe comme un cheveu dans la soupe.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Harry Hannan est au cimetière pour rendre visite à la fraîche tombe de sa femme. Il est suivi par un homme. La confrontation des deux hommes sur l’allée de la tombe ne manque pas de tension.
L’ANECDOTE
Janet Margolin (1943-1993) n’a pas eu une immense carrière. Ce doit être le seul film de cinéma où elle co-partage l’affiche avec une star. Elle était plutôt habituée au second, troisième ou quatrième rôles. Elle décède d’un cancer à 50 ans.