Synopsis

Dans une ville de Province, le professeur Franco Vagnuzzi est félicité par tous ses collègues pour sa nomination à un poste d’enseignant plus prestigieux dans la ville de Rome. Quand il rentre le soir il retrouve à table sa femme Gemma, la mère de sa femme et une certaine comtesse Elvira . Celle-ci vit chez eux et se fait une joie de les suivre à Rome où elle leur montrera du monde et les introduira dans les grands cercles de la bourgeoisie romaine. Mais ce bavardage semble rebuter Gemma qui se saisit d’un couteau et dans une crise de nerfs imprévisible hurle et assène des coups de couteaux. Fort heureusement elle ne fait que blesser superficiellement la victime. La voici alitée, le docteur Paolo Sartori à son chevet. La mère de Gemma reproche à Sartori d’être la cause de l’état fébrile de sa fille. Celui-ci se remémore l’époque où il passait l’été avec Gemma…

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CRITIQUE

La force de ce film est qu’il suscite un intérêt croissant au long de la projection.

Le scénario est tiré d’un récit du célèbre auteur italien de la deuxième moitié du XXème siècle Alberto Moravia. Histoire d’un bovarysme à l’italienne dont les événements sont racontés par 4 flash-backs de 4 personnes différentes qui s’imbriquent les uns les autres et forment un récit poignant sur une femme insatisfaite de sa vie provinciale et de son enfance modeste qui rêve de la grande vie et surtout du grand amour avec un jeune homme de la bourgeoisie locale. Elle va aller à Rome achever ses études.

Le scénario par ses allers-retours entre souvenirs des personnages et instant présent dramatique gagne en intensité chaque personnage apportant son lot de faits et de vérités qui dissèquent le parcours tragique de Gemma.

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Mario Soldati qui a débuté en tant que réalisateur en 1938 signe avec « La marchande d’amour » son 23ème opus et selon Mario Soldati son meilleur film.

En effet le réalisateur semble bien inspiré. Dès la superbe scène d’ouverture Mario Soldati fait montre d’une grande maîtrise dans ses mouvements de caméras.

Mario Soldati choisit comme acteurs deux grandes stars du 7ème art italien Gina Lollobrigida et Gabriele Ferzetti. La première déjà au sommet de son art, le second sur une pente ascendante irrésistible. Tous deux sont très bons.

Alda Mangini joue aussi avec une grande force de conviction une comtesse d’opérette immorale désargentée et sans-gêne. Cette chanteuse et actrice, grand second rôle et qui a été la partenaire du grand Totò, décédera l’année suivante pendant un tournage.

Une fois de plus l’on regrettera un titre français trop explicite.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La caméra quitte une artère de la ville passante pour une perpendiculaire bien plus calme. Dans une maison une femme ouvre les volets, elle s’assied à son piano et commence à jouer, la caméra s’attarde sur la pianiste puis quitte le fenêtre de la maison pour s’approcher d’une deuxième, de laquelle sort un homme tandis que sa femme au balcon du premier étage lui souhaite une bonne journée. Superbe plan séquence d’ouverture.

L’ANECDOTE

Mario Soldati (1906-1999) est un écrivain qui s’est tourné vers le cinéma. Il a été le collaborateur de Mario Camerini ou Alessandro Blasetti avant de réaliser ses propres films. Il a bien souvent adapté des œuvres littéraires. Après les années 1950 il se retourne à nouveau vers la littérature délaissant pour beaucoup le 7ème art.

NOTE : 15/20

Video & Photo

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