LUCIANO VINCENZONI (1926-2013), SCÉNARISTE, Biographie, Filmographie
- Carlo Lizzani, Giulio Petroni, Giuseppe Tornatore, Luciano Salce, Mario Monicelli, Mauro Bolognini, Pasquale Festa Campanile, Pietro Germi, Sergio Leone, Steno, Terence Young
- Aventures, Buddy movie, Comédie, Comédie à l'italienne, Comédie dramatique, Drame, Erotique, Guerre, Historique, Policier, Poliziottesco, Western, Western italien
- 1926-2013
- Italie
- Age & Scarpelli, Ennio Flaianno, Franco Solinas, Luciano Vincenzoni, Nicola Badalucco, Rodolfo Sonego, Sergio Corbucci, Sergio Donati, Suso Cecchi d'Amico
Synopsis
Né à Trévise, il fait ses études de droit à Rome. Il a très vite écrit pour le cinéma italien alors au début des années 1950 en pleine expansion.
Le premier film dont il lance le récit sans participer au scénario est « Hanno rubato il tram » (1954) de et avec Aldo Fabrizi.
Puis il co-écrit « Le disque rouge » (« Il ferroviere« ) (1956). Le film reçoit le Nastro d’argento du meilleur film et le Nastro d’argento du meilleur réalisateur. Le film est aussi primé par trois fois au festival de San Sebastian (Concha de oro du meilleur film, Concha de plata pour le meilleur réalisateur et Concha de plata pour Luisa Della Noce meilleure actrice).
Luciano Vincenzoni aux abois après une rupture avec Pietro Germi, prend d’assaut le bureau de Dino De Laurentiis qui finit par le recevoir, et parvient à lui vendre plusieurs synopsis dont trois seront effectivement tournés.
« La grande guerre » (« La grande guerra« ) (1959) de Mario Monicelli, « Le bossu de Rome » (« Il gobbo« ) (1960) de Carlo Lizzani et « Le meilleur ennemi » (« I due nemici« ) (1961) de Guy Hamilton.
Rien qu’avec ces trois films Luciano Vincenzoni côtoie la crème de la crème des scénaristes italiens : Age & Scarpelli, Ugo Pirro, Suso Cecchi d’Amico et Elio Petri qui n’ est pas encore devenu réalisateur.
Sa facilité à trouver des histoires, mais aussi sa plume alerte lui offrent une belle réputation à Cinecittà.
Il signe sa première comédie à l’italienne « Crimen » (1960) de Mario Camerini qu’il co-écrit avec Rodolfo Sonego autre géant du scénario. Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Nino Manfredi (trois des « monstres » de la comédie à l’italienne) sont à la distribution.
Après « La cuccagna » (1962) drame de Luciano Salce, il retrouve Mario Camerini pour « I briganti italiani« . Juste avant de retrouver Pietro Germi avec lequel il scelle sa réconciliation avec le chef d’œuvre « Séduite et abandonnée » (« Sedotta et abbandonata » (1964) que tous deux produisent avec une société la RPA qu’ils créent.
Luciano Vincenzoni retrouve Carlo Lizzani pour une comédie à l’italienne « La vita agra » (1964) dont le rôle principal est tenu par Ugo Tognazzi le quatrième des 5 « monstres » pré-cités.
Le scénariste retrouve Pietro Germi ainsi que le duo terrible Age & Scarpelli pour « Ces messieurs dames » « Signore e signori » (1966) un autre sommet de la comédie à l’italienne.
Le film se situe à Trévise et se base sur les souvenirs de personnages et de situations qu’il a connus. Le scénariste Ennio Flaianno ami de Luciano Vincenzoni suggère de ne pas en faire un film à sketchs mais plutôt un film à chapitre lui conservant ainsi une unité. Mais Luciano Vincenzoni se refâche avec Pietro Germi, il quitte le tournage et cède ses parts de la RPA.
C’est un certain Sergio Leone qui profite de l’aubaine pour rattraper par le col Luciano Vincenzoni et lui demande d’écrire avec lui son deuxième western « …Et pour quelques dollars de plus » (« Per qualche dollaro in più« ) (1965). Sergio Donati qui lui, fera du western italien sa spécialité, participe à l’écriture.
Luciano Vincenzoni participera à l’écriture de 5 autres westerns italiens. Le suivant est « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966) de Sergio Leone. Luciano Vincenzoni doit reprendre le travail du duo Age & Scarpelli que n’a pas apprécié le réalisateur. Le film est un succès mondial qui permet à Luciano Vincenzoni d’avoir une belle assise financière.
L’année suivante il scénarise le western « La mort était au rendez-vous » (« Da uomo a uomo« ) (1967) de Giulio Petroni. Sans atteindre les sommets du genre c’est un western honnête à l’écriture solide même si l’on peut lui reprocher sa proximité d’inspiration avec « …Et pour quelques dollars de plus« .
Son avant dernier western est « El mercenario » (« Il mercenario« ) (1968) de Sergio Corbucci. Sur le film il intervient surtout comme script doctor. Il aide Franco Solinas et Sergio Corbucci à peaufiner le scénario et à le sortir de certaines impasses.
Puis il retrouve Sergio Leone et Sergio Donati sur « Il était une fois… la révolution » (« Giù la testa!« ) (1971), quand il s’est avéré pour le réalisateur qu’il n’aurait pas d’autre choix que de tourner ce film.
Mais Sergio Leone se fâche avec Luciano Vincenzoni et Sergio Donati quand il s’est avéré que les deux scénaristes avaient participé à ce qu’appelle Leone « le complot » l’obligeant à tourner ce film après le refus des acteurs (James Coburn et Rod Steiger de tourner avec Sam Peckinpah, puis après la défection de Peter Bogdanovich).
Le dernier western sera une comédie-western « Cipolla colt » (1975) de Enzo G. Castellari avec Franco Nero, Sterling Hayden, Martin Balsam.
Le film tourne vite à la farce et au grotesque et perd en tant que western de son intérêt. Luciano Vincenzoni et Sergio Donati se perdent dans les pitreries.
Luciano Vincenzoni aura aussi signé le scénario d’un film italien signé du réalisateur britannique Terence Young « Peyrol le boucanier » (« L’avventuriero« ) (1967). Mais le film manque de scènes d’action, et est trop « terrestre » pour une histoire de marin. Il le retrouvera quelques années plus tard pour « Les amazones » (« Le guerriere dal seno nudo« ) (1973) film d’aventures érotiques et toc.
En 1969 pour Elio Petri il signe le scénario avec Tonino Guerra et le réalisateur. Impressionnant film psychologique sur la folie qui envahit peu à peu un artiste peintre. Avec Franco Nero et Vanessa Redgrave. La musique dissonante signée Ennio Morricone est somptueuse.
En 1971 et 1972 avec Nicola Badalucco il écrit deux films pour Carlo Lizzani « Roma bene » et « Torino nera » Une comédie et un poliziottesco ». Deux films populaires en Italie.
Si la fécondité de Luciano Vincenzoni reste la même pour les années suivantes l’intensité dramatique de sa plume y perd beaucoup.
Un de ses derniers film intéressant est « L’emigrante » (1973) de Pasquale Festa Campanile qui met en scène le couple d’acteurs-chanteurs Adriano Celentano et Claudia Mori.
Et en 1974 « La poliziotta » comédie de Steno avec Mariangela Melato dans le rôle principal.
Puis il fait la rencontre avec Mauro Bolognini pour « Liberté, mon amour » (« Libera, amore mio!« ) (1975) avec Claudia Cardinale. Film qu’il co-écrit une fois de plus avec Nicola Badalucco.
Il écrit avec Sergio Donati et Robert Towne (auteur de « Chinatown » (1974) de Roman Polanski), « Orca » (1977) pour Michael Anderson. Ce film Italo-américain qui surfe sur la vague des « Dents de la mer » (« Jaws« ) (1975) connaît un succès critique mitigé et plus franc pour le public. On retient un Richard Harris habité, une Charlotte Rampling et une Bo Derek sublimes et enfin la musique de Ennio Morricone supérieure au film.
Dans les années 1980-1990 les films d’intérêt moyen ou sans intérêt s’enchaînent.
Jusqu’au magnifique « Malèna » (2000) de Giuseppe Tornatore. Ultime film (et quel film!) de fiction dans lequel le nom du scénariste apparaît au générique. Monica Bellucci sublime qui traverse la piazza de Castelcutò sur une marche-tango signée Ennio Morricone à tomber par terre.