Synopsis

1627 Sous le règne de Louis XIII, et alors que les intrigues au sommet de l’Etat sont aiguisées par un soubresaut de la guerre de religion entre catholiques et protestants, le jeune d’Artagnan monte sur Paris, un soir de pluie dans un bourg il tombe dans ce qui ressemble à un piège dirigé envers une femme. D’Artagnan se rue dans la mélée. Mal lui en prend, la femme réfugiée dans son carrosse lui tire dessus, les survvants quittent les lieux. D’Artagnan poursuit son chemin. Arrivé à Paris il se rend chez le capitaine des mousquetaires De Tréville qui connaît le père de D’Artagnan. Il le place aux gardes de Des Essarts. Apercevant un des agresseurs D’Artagnan se lance à sa poursuite…

CRITIQUE

Dans ce film qui suscitait une grosse attente pour votre serviteur, j’y ai trouvé des choses formidables et d’autres qui m’ont laissé dubitatif. Voire qui ont suscité de la frustration.
Un film mi-chèvre, mi-chou, ni formidable, ni nul.

J’ai trouvé le casting plutôt cohérent avec les personnages du roman d’Alexandre Dumas Certes ils sont tous 10 à 15 ans trop vieux mais la production a su conserver la différence d’âge entre les personnages. Entre Milady et D’Artagnan, entre D’Artagnan et Athos. Entre Richelieu et Louis XIII. Seul Aramis (Romain Duris) m’a semblé trop vieux pour son rôle.
François Civil campe un d’Artagnan crédible. D’autant qu’il est peu connu du public et donc son personnage contient une certaine « virginité » dans l’imaginaire des spectateurs. C’est un point extrèmement positif.
Contrairement à certains critiques le personnage de Milady ne m’a pas déçu. Eva Green fait le job avec une belle perversité.
Les scènes avec Louis XIII et Richelieu sont formidables.
Le problème des personnages vient avant tout des 3 mousquetaires dont les caractères sont expédiés et n’ont pas d’épaisseur psychologique. Et c’est extrèmement dommage.

Le travail sur les costumes des héros m’est apparu très pertinent (à l’époque l’uniforme n’existait pas) et donc rien que le fait de ne pas voir les chasubles bleues avec une croix blanche est un bienfait. Les costumes en général sont magnifiques.
Les décors naturels ou non sont très bien travaillés.
Donc le budget du film apparaît nettement à l’écran.
Ce qui m’a dérouté ce sont les sous intrigues assez tortueuses et pas franchement intéressantes. Notamment l’accusation de meurtre d’Athos et son procès. Cela ne mène à rien.
C’est aussi le fait de faire de Porthos un bisexuel. Pourquoi pas? Mais cela n’apporte rien à l’intrigue à moins que dans le deuxième épisode intitulé « Milady » ce fait fasse évoluer le récit. J’ai eu l’impression qu’il fallait absolument un personnage « queer » dans le film pour être dans la mouvance.

J’ai regretté que contrairement au roman, D’Artagnan n’ait pas été amant de Milady. Il y avait là un gros levier de dramaturgie.
La partie du métrage qui concerne la découverte par d’Artagnan de la tratrise de Milady est assez ratée. Dans le roman, sortant du lit D’Artagnan neutralise avec son épée Milady, dans le film il fuit lamentablement sans même avoir beaucoup échangé en mondanités et l’on ne ressent pas la haine des hommes chez Milady.

Autre scène ratée, celle ou Athos raconte son histoire d’amour biaisé avec Milady. C’est narré sur un ton trop linéaire et donc la scène ne frappe pas les esprits, alors qu’elle est la clef du caractère d’Athos qui noie dans le vin son passé et fait de lui un personnage profondément désespéré.

On peut regretter aussi le rapport avec le temps dans le film assez mal rendu.
Partir en Angleterre et en revenir c’est 10 minutes à tout casser dans le film. Le spectateur ne ressent pas l’expérience du voyage et de ce qu’il représentait à l’époque. D’autant qu’il fallait traverser la Manche en bateau.

Clairement le film manque de scènes de transitions dans les déplacements.

La réalisation de Philippe Bourboulon est inégale. Le choix des filtres est assez discutable, il atténue trop la splendeur des costumes et des décors.
Par moment très inspirée et notamment lors des scènes d’exposition. Le réalisateur profite pleinement de ses décors costumes et de ses acteurs qu’il filme avec générosité.
Par moment assez maladroite et notamment lors des scènes d’action caméra à l’épaule. La lisibilité de ces scènes n’est pas claire. Notamment lors de la première échauffourée de nuit et sous la pluie qui est franchement ratée.

Enfin le film manque de souffle épique, peut-être que cela viendra par la suite.

La musique est une faiblesse du film, il lui manque clairement un leitmotiv récurrent et identifiable que l’on prend plaisir à siffloter en sortant de la projection. On est quand même plus dans le sound design que dans la musique de film. Un Christophe Julien ou Alexandre Desplat aurait peut-être été plus à même d’écrire une musique adéquate au genre du film.

Bref un film dont on attend beaucoup encore du second épisode. Ce qui est déjà bien.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La poursuite à cheval le long des falaises d’Angleterre. La scène la plus spectaculaire du film.

L’ANECDOTE

François Civil ment lors de son rendez-vous avec la production qui cherche son d’Artagnan, en leur assurant que le roman de Dumas est un de ses livres préférés, de plus il débarque avec la moustache bravache. Il voulait le rôle. Il l’a eu.

NOTE : 12/20

 

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