Synopsis
Paris 1942, dans l’industrie du cinéma de Boulogne-Billancourt, la vie de Jean Devaivre assistant réalisateur. Entre résistance et travail dans une compagnie de cinéma allemande la Continental. A Paris, Jean Aurenche scénariste, entre amours et refus de signer un contrat avec la Continental. L’un résistant actif, l’autre passif. Mais tous deux dignes, comme l’ensemble de l’industrie du cinéma français…
CRITIQUE
Bertrand Tavernier a très bien connu Jean Aurenche avec qui il a collaboré sur plusieurs films. Et aussi Jean Devaivre qui s’était confié au réalisateur et auquel qui il a fait une rétrospective de son œuvre à l’Institut Lumières à Lyon.
Le point de départ du film de Bertrand Tavernier et du scénariste Jean Cosmos s’est fait sur la base des confidences de Jean Aurenche qui a travaillé comme scénariste pour Bertrand Tavernier et Jean Devaivre, qui a écrit un livre de mémoires.
Le réalisateur s’est posé la question suivante : l’industrie du cinéma français s’est-elle comportée honorablement durant l’occupation, et face à la mainmise allemande sur les studios de Boulogne Billancourt par l’intermédiaire de La Continental ?
C’est avec beaucoup d’humanisme que Bertrand Tavernier traite son sujet, et nous montre des gens peu privilégiés qui ont pour préoccupations de se nourrir, de se chauffer, et d’éviter les arrestations quand l’on résiste peu ou prou.
Tous les acteurs sont formidables.
Jacques Gamblin (Ours d’argent à Berlin 2002) en tête qui campe un Jean Devaivre tellement sûr de ses actes, qu’il serait capable de refaire la même chose s’il devait revivre les mêmes circonstances.
Quant à Denis Podalydès, en scénariste brouillon dans ses amours, dans ses papiers, et instable toujours deux valises dans les mains est admirable.
Même si le film raconte la vie de deux hommes, les femmes n’en sont pas moins très présentes dans ce film et sont des moteurs de l’action. Marie Desgranges est somptueuse.
La musique d’Antoine Duhamel Lyrique ou dissonante est magistrale.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Jean Devaivre enfourche la bicyclette et part pour un périple de 18 heures rejoindre sa femme à la campagne. Scène soulignée par un extrait des « Pêcheurs de perles » de Georges Bizet interprété par Tino Rossi et arrangé par Antoine Duhamel. C’est beau à pleurer.
L’ANECDOTE
Le film a été un échec commercial. On ne peut que le regretter.