Synopsis
Palerme années 1980, le juge François Muller vient interroger un prisonnier il s’agit d’un ancien médecin radié qui est connu pour ses talents de chimiste. Depuis plusieurs mois il veut coincer Antoine Rocca mafieux marseillais notoire mais très prudent qui prend beaucoup de précautions pour ne pas se trouver mouillé dans le trafic de drogue dont il dirige le réseau…
CRITIQUE
Philippe Lefebvre et Bernard Stora écrivent et tournent ce film alors que l’assassinat du juge Pierre Michel dont il s’inspire est encore à l’instruction et que l’enquête piétine.
Le film a donc des aspects à la fois de reportage mais aussi fictionnels.
Par exemple le film sous entend que c’est le parrain marseillais Gaëtan (Tany) Zampa (dans le film Alain Rocca) qui aurait commandité le meurtre du juge. Or c’est bien des années plus tard que l’enquête attribuera le meurtre du juge non pas à Zampa mais deux associés de la drogue marseillaise que le juge Michel avait fait incarcérer : François Girard et Homère Filipi. Depuis la prison des Baumettes les deux voyous et trafiquants de drogue ont décidé la mort du juge et transmis les ordres.
Le film tourné à Marseille permet d’apprécier la géographie des lieux de trafics (le port, l’arrière pays, les restos chics ou pègre police et justice se côtoient: « Le jour on se dispute, la nuit on discute » dit le flic au juge) il permet aussi de bien concevoir les ramifications entre la pègre marseillaise et la mafia sicilienne.
Philippe Lefebvre fait le portrait d’un juge qui méprise les malfrats qu’il pourchasse, utilise des méthodes peu orthodoxes pour obtenir des petits détenus des tuyaux lui permettant d’attraper le gros gibier.
Jacques Perrin parvient à donner au personnage l’aura que le magistrat avait auprès de certains membres de la police dans sa lutte contre la french connection.
Richard Bohringer est aussi formidable en flic qui suit le juge et l’assiste dans les arrestations qui précéderont sa mort. Le film qui parfois manque un peu de liant tient grâce à ses deux interprètes principaux.
Bonne musique ayant des accents morriconiens mais aussi des aspects du film poliziottesco qui dans les années 1970 et début des années 1980 fit les beaux jours des salles italiennes.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène d’ouverture du film ou trois voitures traversent Palerme en trombe. La capitale sicilienne de la mafia est un danger permanent pour tout policier et magistrat.
L’ANECDOTE
Philippe Lefebvre a été assistant réalisateur sur de grands films français : « Alexandre le bienheureux » de Yves Robert, et les films de Pierre Granier-Deferre : « Le chat« , « La veuve Couderc« , « Le train » et aussi « Peur sur la ville » de Henri Verneuil.