Synopsis
Région parisienne années 2000 dans une petite banlieue, Fabrice, la quarantaine mariée à Babeth institutrice et une fille Laura. Fabrice a une pièce de son pavillon toute dédiée à Johnny Hallyday dont il est un fan absolu. Ce matin là il part au travail baladeur entre les oreilles ou bien sûr les chansons de son idole défilent. Mais il n’aime pas son boulot et le fait que sa fille soit punk le déprime beaucoup. Il passe après sa journée de travail au bar où après quelques bières il rentre chez lui à pied, éméché et chantant à tue-tête des chansons de Johnny Hallyday. Ce qui ne manque pas d’agacer un voisin qui pour le faire taire lui balance un coup de poing dans la tronche. Fabrice se réveille à l’hôpital. Quand il sort de là et rentre chez lui il va pour se réfugier dans sa pièce fétiche. Horreur! Toute sa collection d’objets de Johnny Hallyday s’est transformée en collection de canettes de bières…
CRITIQUE
La comédie de Laurent Tuel démarre plutôt très bien. Le début du film est très accrocheur. Pensez! les scénaristes ont imaginé un monde où Johnny Hallyday serait totalement inconnu du public! Extravagant n’est-ce pas?
Je dis cela alors que je suis loin d’être un fan de l’ex idole des jeunes. Il y a bien une poignée de chansons qui ne me sont guère désagréables, mais pas plus.
Le film part d’un postulat qui en France interroge. Comment vivre sans Johnny? A quoi ressemblerait le monde du show biz sans la plus grande star de la chanson française. (Ça m’arrache un peu les doigts d’écrire cela mais je dois avouer que c’est vrai). Le film y répond avec un Chris Summer de pacotille.
Et une fois la réponse donnée le film tombe dans la banalité malgré quelques bons moments et devient plus irrégulier, mais aussi plus sage, plus conventionnel.
C’est en partie compréhensible puisque le film a bifurqué sur le retour à la normalité. Sans parler de la fin ultra conventionnelle et disons-le manquée, qui permet à Johnny Hallyday de reprendre son statut disparu pendant 70 minutes.
La surprise du bon début passée, ce sont les acteurs qui tiennent le film jusqu’au bout. Que ce soit Fabrice Luchini ou Johnny Hallyday, tous deux sont formidables. Leurs scènes en tête-à-tête sont le plus souvent touchantes. Luchini dans le registre de l’homme qui cherche à retrouver ses rêves, Hallyday dans celui de l’homme qui est fasciné par la foi de son interlocuteur.
Ce dernier après « L’homme du train » (2002) de Patrice Leconte confirme qu’il peut jouer, et bien jouer, au cinéma.
Si Guilaine Londez (toujours irréprochable) parvient à faire vivre son personnage, c’est plus difficile pour Caroline Cellier dont le rôle est un peu trop étriqué.
La musique de André Manoukian est par trop anecdotique pour être relevée.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le retour à la maison de Fabrice qui découvre la disparition de sa collection.
L’ANECDOTE
Fabrice Luchini et Johnny Hallyday se connaissaient bien avant le tournage, chacun ayant reconnaissance et admiration pour le talent de l’autre. L’un fréquente les concerts de l’autre qui se rend à ses spectacles ou va voir ses films.