Synopsis
Los Angeles années 1990, Ordell Robbie, trafiquant d’armes, se rend chez Max Cherry, prêteur sur gages, et contre la somme de 10 000 dollars obtient la libération de Beaumont Livingston un de ses complices qui s’est fait coincer bêtement par les flics. La caution payée, Ordell se rend chez Livingston et sous prétexte d’aller dans le quartier coréen, il le cache dans le coffre de sa voiture, et l’abat. Le lendemain à l’aéroport de L.A, Jackie Brown hôtesse de l’air d’une compagnie aérienne mexicaine, se fait arrêter par deux agents du BATFE (bureau de l’alcool, du tabac, des armes et des explosifs). Elle a sur elle de l’argent liquide appartenant à Ordell Robbie et de la drogue. Pour s’en sortir elle doit passer un marché qui permette aux flics de faire tomber son commanditaire…
CRITIQUE
On ne peut pas dire que je sois un inconditionnel de Quentin Tarantino. Bien au contraire!
Je trouve son cinéma est une vaste usine de recyclage d’idées déjà mises en pellicule par d’autres. Ses films sous l’apparence d’une virtuosité de la caméra, n’ont guère de choses à proposer, si ce n’est des montages inutilement alambiqués et une violence complaisante. Le tout noyé dans des logorrhées digressives qui parfois font mouche et parfois tapent à côté.
C’est parce que le réalisateur ne suit pas cette façon de faire que j’aime bien « Jackie Brown« .
Tout d’abord c’est une adaptation de roman du grand romancier spécialisé dans le polar Elmore Leonard et non une de ses idées (si peu) originales.
Ensuite Quentin Tarantino fait dans la sobriété avec une réalisation plus calme et un film qui prend le temps d’installer les choses. On ne compte pas les morts à la pelle (ça nous repose un peu), l’hémoglobine ne coule pas à flot, et les verbiages insatiables des personnages sont un plutôt mis en veilleuses.
Enfin il tire de vieilles gloires du cinéma (Pam Grier et Robert Forster) de l’obscurité pour les replonger sous les sunlights pour de belles performances.
La caméra du réalisateur filme au plus près son héroïne à la maturité sexy. Quant à Robert Forster il porte le poids des années de Max dont le métier est de payer puis récupérer des cautions pour des gangsters de seconde zone et autres petites raclures. On lit sur ce visage une lassitude, un moment illuminée par la belle Jackie Brown.
Le reste du casting est très bon.
L’histoire est prenante et assez tordue pour éviter au réalisateur d’utiliser les subterfuges d’un montage faits de flashbacks pour la compliquer. Alors ce film est-il un hommage à la blaxploitation des années 1970, si Quentin Tarantino le dit il faut sûrement le croire, mais j’ai quand même quelques doutes, n’ayant pas trouvé grand nombre d’ingrédients de ce genre dans le film à part mademoiselle Pam Grier bien entendu!
Belle bande sonore de soul music et rythm’n’ blues.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Dans le noir de son appartement Ordell Robbie est assis dans son fauteuil filmé de dos seul le haut de son crâne avec ses longs cheveux filasses dépasse. Il a au bout du film Max Cherry et le menace ainsi que Jackie Brown s’il ne remet pas l’argent sur son pognon dans les plus brefs délais. Belle scène qui donne au méchant son aura maléfique.
L’ANECDOTE
Robert Forster et Pam Grier avaient été pressentis pour un rôle dans « Reservoir dogs » du même Quentin Tarantino. Rôles finalement attribués à d’autres acteurs.