IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION
- Antoine Saint-John, Franco Graziosi, James Coburn, Maria Monti, Rick Battaglia, Rod Steiger, Romolo Valli
- Sergio Leone
- Buddy movie, Politique, Western, Western italien
- 1971
- Giù la testa
- Italie, Espagne
- Carlo Tritto, Luciano Vincenzoni, Roberto De Leonardis, Sergio Donati, Sergio Leone
- Ennio Morricone
Synopsis
Mexique année 1916, sur le bord d’une piste, Juan un péon monte dans une diligence, les bourgeois qui sont dedans doivent se pousser un peu pour faire de la place à ce pue la sueur. La conversation porte sur les mexicains pauvres assimilés à des bêtes. Soudain la diligence est attaquée et Juan s’avère être le chef de la bande. Les voyageurs sont invités à se délester de leurs objets de valeur et de leur argent. La femme échappe de peu au viol, ils finissent tous nus. Juan et sa bande composée de ses enfants, ses cousins et ses oncles emportent la diligence. Quelques temps plus tard, alors que la famille savoure son butin, une motocyclette passe devant eux. Juan tire dans les pneus. En descend un gringo qui se dirige vers la diligence y entre y dépose un engin explosif de faible capacité et en ressort disant à Juan « Planque-toi connard »…
CRITIQUE
Sergio Leone (1929-1989) ne voulait plus tourner de western, bien entendu les studios la (United Artists en l’occurrence) ne réclamaient que ça: un nouveau western de Leone!
Ce que voulait Sergio Leone et ce avant « Il était une fois dans l’ouest » c’était tourner un film sur les gangsters sous la prohibition qui s’intitulerait « Il était une fois l’Amérique » avec Lee Marvin.
Il écrira et produira « Il était une fois la révolution » et c’est Peter Bogdanovich qui le tournera. Seulement entre Sergio Leone et Peter Bogdanovich il n’y a pas d’entente artistique. Sergio Leone se retourne vers Sam Peckinpah qui accepte mais les acteurs pressentis refusent : ils veulent Sergio Leone pour réalisateur.
Alors la U.A. qui devra financer ce film de gangsters tant désiré par le maître passe un ultime marché: « OK on financera « Il était une fois l’Amérique » mais en attendant il faut nous faire ce western. Le public le réclame! ».
Sergio Leone avec Sergio Donati se penche sur le scénario une semaine avant le tournage. Il tourne le film linéairement et modifie chaque scène à son univers pendant le tournage. C’est peut-être pour cela que ce film n’a pas la puissance des deux opus précédents à savoir « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966) et « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ) (1968) qui avaient bénéficié d’un travail d’écriture très développé.
Mais point de hâte à annoncer un mauvais film de la part du maestro. Cela reste un film fort avec des scènes mémorables. Un buddy movie sous forme de western italien avec James Coburn et Rod Steiger qui fonctionne très bien.
Un film plus politique que les opus précédents mais surtout un film pessimiste sur l’homme face à la politique et la révolution qui est un paroxysme violent de la politique.
Un film pas mal massacré par des montages divers et variés entre version américaine, version européenne (la plus proche semble t-il des desiderata du réalisateur), une version longue sortie en 1996 en DVD mais non voulue par le réalisateur et enfin une nouvelle version DVD plus proche de la première version européenne en cinéma.
La musique de Ennio Morricone (1928-2020) qui une fois de plus fait très fort en confiant une belle partition à sa soprano favorite Edda dell’Orso. Des chœurs qui susurrent « Sean » prénom irlandais de John et Juan les deux héros du film. Une musique encore plus nostalgique que pour l’opus précédent « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ) (1968).
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Juan entre avec sa famille dans la banque de Mesa Verde qu’il rêvait tant de piller. Il fait ouvrir les chambres fortes une à une. Au lieu de contenir de l’argent ou de l’or, la banque était pleine de prisonniers politiques. Il est portée en triomphe en tant que libérateur et grand révolutionnaire. Tout cela sur une somptueuse « Marche des ventre creux » (Marcia degli accatoni) signée Ennio Morricone.
L’ANECDOTE
Rod Steiger et Sergio Leone se sont souvent heurtés sur le tournage.
Rod Steiger voulait qu’on tourne avec une sonorisation des dialogues en direct. Sergio Leone préférait la post synchronisation.
De plus Sergio Leone reprochait sa technique trop « Actor studio » et ses tâtonnements pour chercher « une vérité du personnage » qui faisait traîner les mises en boite des scènes.