Synopsis
Stephen Byrne un écrivain en mal d’inspiration, pris d’une pulsion sexuelle, veut embrasser sa femme de ménage. Celle-ci commence à crier. Pour la faire taire il l’étrangle jusqu’à ce qu’elle meure. La femme de Stephen Byrne est absente, mais le frère de l’écrivain John arrive. Stephen qui ment éhontément à son frère en lui disant qu’elle est tombée de l’escalier, finit par avouer qu’il l’a étranglé. John veut appeler la police mais à force de pleurs et de supplications Stephen le persuade de l’aider à dissimuler le corps. Ils décident de le jeter dans le fleuve qui passe au bord du terrain de la maison enfermé dans un sac et lesté par une ancre…
CRITIQUE
Si la trame est très classique son traitement est beaucoup plus original et fait de ce film une perle du cinéma.
Tout d’abord Fritz Lang utilise ses décors non pas de façon décorative mais ils ont une interaction avec les personnages. Notamment ce fleuve qui passe en charriant toute sorte d’objets ainsi que ce cadavre qui tel les mauvais souvenirs remonte à la surface. Même une baignoire qui se vide présage du tourbillon futur dans lequel le personnage principal va être entraîné.
Les plans anxiogènes qui tournent autour de l’escalier où a eu lieu le meurtre sont légions.
Fritz Lang sait aussi éclairer ses scènes il est très habile dans les clair-obscurs et les jeux d’ombres. Le réalisateur autrichien a fait de ce thriller un petit bijou du genre noir.
L’interprétation de l’acteur britannique Louis Hayward est exceptionnelle. Celui-ci sait tout jouer: le maniaque sexuel, l’écrivain laborieux devant sa page blanche, le lâche face à son crime, le salaud prêt à faire mettre son frère ne taule pour en réchapper, le mari volage, et le petit garçon pris les doigts dans le pot de confiture.
Il sait aussi donner l’ampleur psychologique que nécessite le film pour dissocier le crime pulsionnel et la dissimulation du crime rationnelle. Le film repose pas mal sur ses épaules.
Cette petite production indépendante a permis à Fritz Lang malgré des moyens limités, de montrer l’étendue de ses talents de réalisateur.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Stephen Byrne est dans sa barque et recherche le corps de la femme de ménage que lui et son frère Joe ont plongé dans le fleuve. Les caprices de ce dernier ont fait disparaître le corps. belle scène de jeu muet de la part de Louis Hayward.
L’ANECDOTE
Fritz Lang voulait que la femme de ménage fut noire. Il voulait à la fois souligner la différence sociale mais aussi la différence raciale. Mais dans ces années 1950 peu ouvertes encore sur ces thèmes, la production a demandé au réalisateur d’y renoncer.
NOTE : 15/20