HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE (L’)
- Andy Devine, Edmond O'Brien, James Stewart, Jeanette Nolan, John Carradine, John Wayne, Ken Murray, Lee Marvin, Lee Van Cleef, Vera Miles, Woody Strode
- John Ford
- Enquête journalistique, Politique, Western
- 1962
- The man who shot Liberty Valance
- USA
- James Warner Bellah, Willis Goldberg
- Cyril J. Mockridge
Synopsis
Shinbone une ville dans l’ouest des Etats-Unis en 1910, le sénateur Stoddard et sa femme sont de retour après des années d’absence. Ils viennent pour les obsèques de leur ami Tom Doniphon aujourd’hui homme anonyme. Un journaliste local est intrigué par l’arrivée de cette célébrité dans cette ville. Après quelques hésitations il finit par révéler le véritable but de sa venue: rendre hommage à un homme qui a permis à la ville de Shinbone de se débarrasser d’un hors-la-loi nommé Liberty Valance il y a plus de 30 années. Ramson Stoddard alors jeune diplômé comme avocat à la cour a décidé de s’installer à l’ouest où les débouchés seront bien plus nombreux. Mais sa diligence est attaquée un peu avant d’arriver à Shinbone par trois malfrats dont le chef est Liberty Valance. Valance roue de coups de cravache Ramson Stoddard. Il finit par être recueilli par un cowboy nommé Tom Doniphon qui lui conseille de quitter la ville. Mais Ramson Stoddard est têtu et veut se débarrasser légalement de Liberty Valance…
CRITIQUE
Western philosophique.
Chef d’œuvre de John Ford qui délaisse la Monument Valley et les indiens pour un film plus dépouillé qui cherche à retracer la conquête de l’ouest et la cohabitation entre les hommes qui suivent les lois et ceux qui s’en affranchissent et font régner la terreur jusqu’à ce qu’un justicier aux méthodes aussi violentes qu’eux fasse cesser l’insupportable dictature.
Ce film fait aussi allusion au pouvoir de la presse sur les sentiments de la population, et la naissance d’une nation par ces lois, et le rôle de la démocratie, qui prend le pas sur la toute puissance des riches éleveurs qui vivaient en potentats sur des régions entières.
Le film raconte aussi l’importance de l’apprentissage de la langue qui permet aux habitants de villes pionnières de s’affranchir de toute tentative de mainmise sur les consciences citoyennes.
Film lumière hymne à la civilisation sur la barbarie individuelle.
Même si ce film est imprégné de nostalgie surtout lorsque le récit est au présent, cela reste un film optimiste sur la condition humaine.
James Stewart retrouve un rôle comme celui de « Monsieur Smith au Sénat » de Frank Capra qui diffuse un discours éclairé et parfois naïf. Il est éblouissant.
Très bon aussi John Wayne en cowboy cynique qui finit par se rallier à la cause de Ramson Stoddard sachant qu’il va perdre la femme de sa vie au profit de l’avocat et qui de plus va naturellement s’effacer pour permettre à la légende écrite par les journalistes de prendre aspect de vérité: C’est l’avocat Ramson Stoddard qui a débarrassé la ville de Shinbone du hors-la-loi Liberty Valance.
Lee Marvin a des accès de violences fulgurantes mais sur-joue un peu. Ce n’est pas bien grave car ce western est un des meilleurs de son auteur et du genre.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Ramson Stoddard afin de faire cesser la loi inique des cowboys organise des élections dans le saloon de Shinbone pour que la région soit reconnue comme Etat et ainsi dépendre de la loi fédérale de Washington. Liberty Valance tente de faire échouer le scrutin en se présentant lui même, mais sa candidature est un échec. Sitôt le résultat connu le bar est ouvert !
L’ANECDOTE
Ward Bond étant décédé peu avant le tournage c’est Lee Marvin qui le remplaça au pied levé.