HOMME DE L’OUEST (L’)
- Arthur O'Connell, Gary Cooper, Jack Lord, John Dehner, Julie London, Lee J. Cobb, Robert J. Wilke, Royal Dano
- Anthony Mann
- Western
- 1958
- Man of the west
- USA
- Reginald Rose
- Leigh Harline
Synopsis
Link Jones prend un train pour chercher une institutrice. Dans son sac de voyage de l’argent récolté pour la paie d’une année de la future enseignante. Il semble que le shérif de la gare le connaisse. Mais Link Jones lui assure que non. Dans le train il rencontre un commis voyageur. Celui-ci apprenant que Link Jones cherche une institutrice il lui présente Billie Ellis chanteuse de saloon mais qui aurait fait des études pour enseigner. Lors d’un arrêt du train pour charger du bois de chauffage pour la locomotive, le train est attaqué…
CRITIQUE
Avant dernier western d’un des maîtres américain du genre. Et pour ce film le réalisateur change tout d’abord de scénariste. Il embauche Reginald Rose auteur du film « 12 hommes en colère » (« 12 angry men« ) de Sidney Lumet écrit l’année précédente qui adapte le roman « The border jumpers » de Will C. Brown pour le grand écran.
Anthony Mann change aussi de style.
Lui qui filmait sans fioritures, sans grands moyens des histoires d’hommes ordinaires pris soudain dans une tourmente inattendue. Pour « Man of the west » Anthony Mann étale bien plus que d’habitude la richesse de la production, il se permet quelques (beaux) effets de caméra, et il aborde des thèmes ignorés jusqu’à présent. Introduisant une violence physique et psychologique inédite pour ce réalisateur.
Pour témoin la scène du striptease forcé, et l’allusion à un viol collectif d’hommes sur un autre homme puis le viol de Billie par le chef de la bande.
Mais le style du maître et son sens du décor naturel restent bien présents. Les paysages qu’utilise le réalisateur sont magnifiques et ont une utilité dans la narration.
Le casting est exemplaire, si Gary Cooper 57 ans et le cancer qui doit déjà lui jouer des tours, semble fatigué, il reste « cowboy Cooper » un de ses surnoms à Hollywood. Droit digne et à l’aise dans un quasi sur-western (l »aspect psychologique y prime sur l’action).
Ce sont surtout les méchants qui sont très réussis et très bons.
A commencer par Lee J. Cobb qui interprète un uncle Dock incroyable. Chef de bande un peu dépassé qui envoie des bons à rien sur des coups mal préparés: Le braquage de la banque sera un lamentable échec, celle-ci ayant fermée depuis deux ans et la ville minière étant devenue fantôme. Tout comme le vieux bandit à la fin du film dans son manteau sombre sur les falaises blanches.
Mais les Jack Lord, Royal Dano et John Dehner ne sont pas de reste.
Julie London parvient à tirer son épingle du jeu dans ce film notamment par la scène du striptease forcé dans le repaire des bandits.
La musique de Leigh Harline est illustrative sans plus dans les canons du genre.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le convoi des bandits quitte le repaire pour se diriger vers une banque dans une ville minière. La caméra montée sur une grue prend tout le paysage qui environne le repaire des bandits et les chariots qui le quittent. Images somptueuses.
L’ANECDOTE
Le film fut un échec cinglant auprès du public et de la critique. Une des explications est le changement de style d’Anthony Mann qui annonce les thèmes du western spaghetti. Mais aussi le fait que le réalisateur ne soit pas associé sur ce film à son acteur fétiche James Stewart. Le film est considéré à présent comme un classique du genre.