Synopsis
Etat du Nebraska, dans un petit village les fléaux (maladies, et froidure) s’acharnent sur les paysans. A tel point que certaines femmes par la perte de leur cheptel ou de leurs enfants en deviennent folles. C’est le cas de trois d’entre elles. Il est décidé au village de convoyer ces trois malheureuses en Iowa où elles recevront les soins dont elles ont besoin. Pour faire ce long et périlleux voyage, Mary Bee Cuddy une pionnière célibataire et fervente croyante dont personne n’a voulu pour femme s’est portée volontaire et un tirage au sort l’a désignée. On lui a fabriqué un fourgon de transport. Sur le chemin elle rencontre George Briggs, les mains liées dans le dos, la corde au cou, assis sur une mule. Les hommes qui l’ont mis là ont disparu laissant la mule se charger de l’exécution…
CRITIQUE
Le western lui sied bien à ce cher Tommy Lee Jones. D’autant qu’il ne cherche jamais à répéter ce qu’ont fait ses aînés. Avec « Trois enterrements » (2005), western contemporain et aujourd’hui avec « The homesman » il creuse des sillons différents.
L’histoire est assez forte pour ne pas avoir à multiplier les scènes d’action. La caméra de Tommy Lee Jones est souvent contemplative et privilégie les plans larges pendant le road movie. Les décors naturels sont somptueux.
L’acteur Tommy Lee Jones est entouré de quatre femmes durant le road movie, une cinquième last but not least, Meryl Streep surgit à la toute fin du film.
Les trois actrices jouant les folles transportées en chariot parviennent chacune à donner de l’épaisseur à leur personnage ce qui n’est pas évident car elles ne s’expriment pas où l’une d’entre elle ressasse toujours la même phrase.
Auparavant nous avons l’occasion de vérifier que comme le plus souvent, Hilary Swank est divine. Cette actrice est décidément surdouée et s’adapte à tous les genres. En vieille fille sèche, en quête de mari elle parvient encore à surprendre.
Enfin il est bon de souligner la remarquable prestation de James Spader. Acteur parcimonieux dans ses choix. Souvent inoubliables.
Enfin la musique de Marco Beltrami se fait discrète mais n’en n’est pas moins digne d’intérêt. Elle prend le contre-pied des musiques tonitruantes de notre époque, et cependant joue parfaitement son rôle d’accompagnatrice des images voire d’émettre des émotions supplémentaires.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
George Briggs est revenu nuitamment chercher à manger à l’hôtel où on lui avait refusé l’hospitalité, la vengeance de Briggs s’achève dans le feu des enfers. Quand Briggs prend le chemin du retour, l’hôtel est en proie aux flammes.
L’ANECDOTE
Le scénario est tiré de l’adaptation d’un roman éponyme de Glendon Swarthout. Son adaptation a été faite durant le tournage de « Tous les espoirs sont permis » (« Hope springs« ) de David Frankel avec Meryl Streep. Tommy Lee Jones profitait des pauses entre deux scènes pour écrire avec ses scénaristes.