GRANDS ESPACES (LES) (Version restaurée)
- Burl Ives, Caroll Baker, Charles Bickford, Charlton Heston, Chuck Connors, Gregory Peck, Jean Simmons
- William Wyler
- Western
- 1958
- The big country
- USA
- James R. Webb, Jessamyn West, Robert Wilder, Sy Bartlett
- Jerome Moross
Synopsis
Une diligence traverse au grand galop de grandes prairies californiennes. A son bord un ancien capitaine de vaisseau James McKay qui vient rejoindre sa fiancée Patricia Terrill fille d’un riche propriétaire. Ce dernier est en conflit ouvert avec la famille Hannessey pour le contrôle de la vallée. Mais ni l’un ni l’autre n’ont accès à l’eau pour abreuver leurs bêtes. C’est la jeune Julie Maragon qui a hérité des basses terres où passe une rivière et qui leur cède par contrat un passage pour acceder à la rivière… Les tensions vont s’exacerber…
CRITIQUE
Western somptueux sur le plan formel. Le Technicolor et le Technirama font des merveilles et la restauration est prodigieuse dans le rendu des images. Les plans larges sont spectaculaires. La beauté du film pallie les légères et parcimonieuses faiblesses du récit dues à la longueur de l’objet : 2h45.
Le scénario est quand même solide, la tension ne cesse de monter au long de l’histoire et William Wyler qui a le sens de l’image et de l’élégance dans ses mouvements de caméra soutient le film par sa réalisation pertinente.
Tous les acteurs sont fabuleux.
Bien sûr, au premier chef Gregory Peck flegmatique autant que possible, pacifiste mais capable de faire le coup de poing et de manier l’arme si nécessaire. L’arc narratif de son personnage qui va aller d’une femme à l’autre et qui va tenter au mieux de maintenir le statu quo entre les Terrill et les Hannessey est passionnant.
Sa rivalité avec le personnage interprété par Charlton Heston est une facette intéressante du film.
Les deux actrices Caroll Baker, la blonde et Jean Simmons, la brune l’une dans le registre de l’agressivité l’autre dans le registre de la douceur sont vraiment magnifiques. Toutes deux laissent des moments mémorables au spectateur.
Enfin les deux chefs de familles Charles Bickford le raffiné et Burl Ives le rustique sont formidables dans leur antagonisme mortifère. Tous deux dans leurs vilenies developpent un code d’honneur allant jusqu’à abattre la chair de sa propre chair pour le second. Burl Ives remporte Golden Globe et Oscar du meilleur second rôle.
La musique de Jerôme Moross participe largement aussi à la réusite formelle du film. Amplitude et « Americana » quand c’est nécessaire, plus intime pour les scènes avec les deux actrices.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène dans le Canyon Blanco à la fin du film où les deux camps s’affrontent. Et l’impuissance du héros qui ne peut qu’être spectateur du massacre annoncé. William Wyler a un grand sens des espaces dans sa réalisation et utilise parfaitement la géographie des lieux pour filmer la scène.
L’ANECDOTE
Lors de sa seconde mandature (1958-1961) Le président Dwight D. Eisenhower qui s’était pris de passion pour ce film l’a fait projeter quatre soir d’affilée à la Maison Blanche.
NOTE : 17/20