GRANDE COMBINE (LA)
- Cliff Osmond, Jack Lemmon, Judi West, Lurene Tuttle, Ned Glass, Ron Rich, Sig Ruman, Walther Matthau
- Billy Wilder
- Arnaque, Comédie
- 1966
- The fortune cookie
- USA
- Billy Wilder, I.A.L. Diamond
- André Previn
Synopsis
Cleveland, années 1960 Municipal Stadium, les Cleveland Browns jouent et Harry Hinkle cameraman pour CBS est sur le bord du terrain à guetter les exploits sportifs du joueur en forme du moment Luther « Boom Boom » Jackson. Quand pris dans son élan, le joueur heurte Harry qui sous le choc est envoyé aux pâquerettes. Harry se relève mais aussitôt retombe. Il est transporté d’urgence à l’hôpital. Alors qu’il s’estime remis et commence à sortir de son lit, surgit dans sa chambre son beau frère Willie Gringrich, petit avocaillon en mal de liquidités qui vient de flairer un filon…
CRITIQUE
Comédie formidable (une de plus) du duo Billy Wilder – I.A.L Diamond. Mais pour le coup la comédie est basée sur une situation tellement sordide et crapoteuse que le rire finit toujours étranglé au fond de la gorge.
Il n’empêche que le duo Walter Matthau – Jack Lemmon est une merveille d’horlogerie, la mise en scène de Billy Wilder efficace et malicieuse fait largement briller l’intrigue et les dialogues. Le film frôle les stigmates de la comédie à l’italienne si cruelle envers les italiens.
Les seconds rôles sont tout aussi bons et surtout le détective interprété par Cliff Osmond et l’ex femme de Harry interprétée par Judi West. Tous deux obsessionnels; l’un du travail bien fait, l’autre de l’argent.
Je regrette un peu cette fin sous forme de happy-end, j’eusse préféré que l’arnaque soit menée jusqu’au bout.
Mais je comprends qu’il faille sauver la morale et la comédie. D’autant que ce film fait écho au film noir « Assurance sur la mort » (« Double indemnity« ) 1944. Il ‘agissait déjà d’une escroquerie à l’assurance mais avec cadavre à la clef! Il fallait donc pour Wilder et Diamond bien démarquer les films quitte à faire une fin moins fluide.
Quoiqu’il en soit avec « La grande combine » le duo de scénaristes continue de creuser, à grands jets de vitriol, le sillon d’un portrait de l’américain moyen après « La garçonnière » (« The appartment« ) (1960) et « Embrasse-moi idiot » (« Kiss me stupid« ) (1964). Trois films et trois des meilleures comédies américaines des années 1960.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’irruption de Willie Gringrich dans la chambre de Harry Tinkle alors que celui-ci s’apprête à rentrer chez lui. Gringrich le remet dans le lit et le persuade d’y rester pour simuler une grave blessure. Walter Matthau ne démérite pas son Oscar pour un second rôle dans ce film.
L’ANECDOTE
Le film est un gros échec aux Etats-Unis. Normal l’américain n’apprécie pas de se voir sur les écrans autrement qu’en héros.